“Parthenope” : Paolo Sorrentino livre une ode hypnotique au temps et à Naples

“Parthenope” : Paolo Sorrentino livre une ode hypnotique au temps et à Naples

Avec Parthenope, Paolo Sorrentino signe un film contemplatif où Naples devient le décor sublime d’une réflexion sur la jeunesse et le temps qui passe. Suivant l’existence de Parthenope, de sa naissance dans les années 1950 à l’âge adulte, le réalisateur italien peint une fresque sensorielle où le désir, les illusions et la mélancolie se croisent dans une mise en scène magnifiée. Entre tableaux cinématographiques d’une rare beauté et narration épurée, il explore cette phase insaisissable de l’existence où tout semble encore possible, avant que le réel ne prenne le dessus.

La protagoniste, incarnée par Celeste Dalla Porta puis Stefania Sandrelli, traverse les âges comme une figure intemporelle, incarnant autant une ville qu’un état d’esprit. Sorrentino, fidèle à son style baroque et poétique, filme Naples comme une légende vivante, entre mer et pierre, entre faste et solitude. La ville devient un écrin où se joue la tragédie intime de son héroïne, accompagnée d’une galerie de personnages tantôt fantasques, tantôt déchirés par leurs propres désillusions. Comme souvent chez le cinéaste, le trivial côtoie le sacré, l’absurde flirte avec le sublime, et chaque plan semble suspendu entre rêve et réalité.

Présenté à Cannes 2024, Parthenope divise autant qu’il fascine. Certains y verront une œuvre envoûtante sur l’éphémère et la mémoire, tandis que d’autres percevront une esthétisation excessive, au détriment de l’émotion. Ce qui est certain, c’est que Sorrentino continue de creuser son sillon singulier, offrant un film où l’image prime sur le récit, et où chaque scène s’apparente à un instant de grâce, figé dans le temps.

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