La fillette de 11 mois est morte après avoir ingéré un déboucheur chimique, administré selon l’accusation par une employée de la crèche. Jugée du 1er au 3 avril aux assises du Rhône, l’ex-puéricultrice encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le 22 juin 2022, Lisa, 11 mois, est conduite à la crèche privée People & Baby du 3e arrondissement de Lyon par son père. Elle y est la première enfant déposée ce matin-là, comme souvent.
Un produit corrosif, des brûlures internes irréversibles
Moins de quinze minutes plus tard, elle convulse et vomit sous les yeux d’une autre mère, venue déposer son fils. La puéricultrice en charge de l’enfant, Myriam J., évoque alors de la gouache noire ingérée par accident. Mais à l’arrivée des secours, le bébé est inconscient et présente des brûlures visibles sur le visage. Aucun pigment de peinture n’est retrouvé. Transportée à l’hôpital de Bron, Lisa est en détresse respiratoire. Les médecins constatent de graves brûlures internes : langue, gorge, larynx, puis l’ensemble du système digestif. Elle décède à midi. L’autopsie révèlera une ingestion massive d’un produit hautement corrosif, de type déboucheur chimique. Une hypothèse d’accident est rapidement écartée.
Une version des faits changeante, un produit interdit dans la crèche
Placée en garde à vue, Myriam J. finit par reconnaître un geste volontaire. Exaspérée par les pleurs de l’enfant, elle lui aurait fait ingérer un liquide trouvé dans la salle de change, un déboucheur à base d’acide, pourtant interdit dans la structure. Son téléphone révèle des recherches inquiétantes : « déboucheur avalé par un enfant », « gouache mousse », etc. Si elle dit ne pas avoir voulu tuer, les experts jugent son geste incompatible avec une simple erreur ou une perte de contrôle. La crèche avait déjà été signalée pour des problèmes d’effectifs. Parents et associations dénoncent un encadrement défaillant. Le groupe People & Baby a fermé définitivement l’établissement, mais sa responsabilité pénale n’a pas été engagée. La mort de Lisa a depuis provoqué un électrochoc dans le secteur. Le procès, très attendu, doit s’achever ce mercredi 3 avril. Myriam J., aujourd’hui âgée de 30 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.