La condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité continue de secouer la classe politique. Ce mercredi matin sur Sud Radio, David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), a dénoncé la politisation de certains magistrats, et tout particulièrement les prises de position du Syndicat de la magistrature. Il a appelé à son interdiction pure et simple.
Un syndicat accusé d’engagement militant
David Lisnard reproche au Syndicat de la magistrature ses positions ouvertement hostiles au Rassemblement national, notamment lors des élections législatives de 2024, où il avait appelé à « battre l’extrême droite ». Pour l’élu, ce type de déclaration sort du cadre du droit syndical et constitue une atteinte à l’impartialité de la justice. Il affirme ne pas s’opposer au syndicalisme des magistrats, mais pose une limite claire : « Je suis pour parler doctrine et moyens, pas pour faire de la politique ».
Une justice sous tension politique
Le Syndicat de la magistrature, souvent critiqué pour ses engagements idéologiques, avait également dénoncé ce qu’il qualifiait de « surenchère xénophobe » après le meurtre de la jeune Philippine, tuée par un homme sous OQTF. Récemment, à la suite de la condamnation de Marine Le Pen, les magistrats du dossier ont été visés par des menaces en ligne. Le syndicat a alors dénoncé les attaques « personnelles » contre les juges et rappelé leur indépendance vis-à-vis des positions syndicales.
La proposition de David Lisnard, si elle devait être prise au sérieux par le gouvernement ou les parlementaires, ouvrirait un débat de fond sur les limites de l’engagement politique dans la magistrature et sur l’équilibre entre liberté syndicale et devoir de réserve judiciaire.