Julianne Moore s’est dite “choquée” et “profondément attristée” après l’interdiction de son livre Freckleface Strawberry dans les écoles américaines gérées par le ministère de la Défense. Ce retrait s’inscrit dans une vague de censure imposée par l’administration Trump, visant des ouvrages jugés “sensibles” sur les questions de genre et de discrimination.
Publié en 2007, ce livre jeunesse raconte l’histoire d’une petite fille de sept ans qui apprend à accepter ses taches de rousseur, inspiré directement de l’enfance de l’actrice. Loin d’un texte polémique, il s’agit avant tout d’un message d’acceptation et d’estime de soi. Sur Instagram, Julianne Moore s’est dite “stupéfaite” que des enfants issus de familles de militaires, comme elle autrefois, n’aient plus accès à son livre. “C’est un ouvrage que j’ai écrit pour mes enfants et pour tous les enfants, pour leur rappeler que nous sommes tous différents, mais unis par notre humanité”, a-t-elle déclaré.
Cette interdiction s’inscrit dans une politique plus large de contrôle des lectures scolaires. Selon The Guardian, plusieurs titres ont été suspendus dans 160 écoles du département de la Défense, dans le cadre d’un “examen de conformité”. Parmi eux, No Truth Without Ruth, une biographie de la juge Ruth Bader Ginsburg, et Becoming Nicole, qui retrace l’histoire d’une adolescente transgenre. L’association PEN America, qui défend la liberté d’expression, a dénoncé cette mesure comme une “attaque contre la diversité des voix en littérature jeunesse”.
Face à cette décision, de nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à Julianne Moore. Michelle Pfeiffer a qualifié cette interdiction de “ridicule”, tandis que Diane Kruger a dénoncé une mesure “totalement insensée”. Cette affaire relance le débat sur la censure aux États-Unis, alors que le pays voit se multiplier les restrictions sur certains livres dans les établissements scolaires.