Près de quatre mois après son arrestation à Alger, l’écrivain Boualem Sansal reste détenu sans accès à son avocat, François Zimeray. Face à l’entrave aux droits de la défense, ce dernier a décidé de saisir plusieurs instances des Nations unies, dénonçant une détention arbitraire.
Selon Me Zimeray, le régime algérien refuse systématiquement toute communication avec la défense, allant jusqu’à suggérer à l’écrivain de changer d’avocat pour un conseil « non juif ». Il affirme n’avoir reçu aucune révocation officielle de son client et accuse les autorités de bafouer les principes fondamentaux d’un procès équitable.
L’avocat a saisi le rapporteur spécial de l’ONU sur l’indépendance des juges et des avocats, ainsi que le groupe de travail sur la détention arbitraire. Une démarche qui, sans contraindre directement Alger, risque de ternir son image internationale, d’autant plus que le pays siège actuellement au Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette offensive judiciaire s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la France et l’Algérie, notamment sur les questions migratoires et consulaires.