L’affaire avait suscité une vive émotion à la rentrée scolaire 2024. Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Paris examinait le cas de cette enseignante de 52 ans, jugée pour avoir violemment frappé une fillette de trois ans dans une école maternelle du XVe arrondissement. Les images captées par une mère d’élève, montrant la scène où l’institutrice assène un coup dans le dos de l’enfant avant de la placer au coin et de lui asperger le visage avec un vaporisateur, avaient provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux et au sein de l’Éducation nationale.
Suspendue immédiatement après la révélation des faits, l’enseignante avait été placée en garde à vue le 16 septembre dernier, avant d’être poursuivie pour violences sur mineur. La procureure a requis quatre mois de prison avec sursis, estimant que son geste était « inacceptable » dans le cadre scolaire. Si la fillette a pu reprendre l’école en décembre, son avocate, Me Vanessa Edberg, souligne les séquelles psychologiques durables, notamment des troubles du sommeil et une perte de confiance envers les adultes. « Ce qui s’est brisé, c’est le premier lien de confiance avec l’école », a-t-elle déclaré.
De son côté, l’enseignante, qui a entrepris une psychothérapie pour analyser son geste, exprime ses regrets. Son avocat, Me Laurent Hazan, admet les faits mais dénonce une instrumentalisation médiatique. Il critique en particulier la demande de dommages et intérêts, qui s’élèverait à près de 20 000 euros. « On a jeté en pâture une fonctionnaire, tout cela pour un buzz médiatique », a-t-il plaidé. Le tribunal rendra son verdict dans les prochaines semaines.