La Banque de France douche les espoirs de reprise

La Banque de France douche les espoirs de reprise

Fini les illusions, place aux calculs pessimistes. La Banque de France vient de refroidir les attentes en annonçant une révision à la baisse de la croissance française pour 2025. Après une hausse de 1,1 % en 2024, l’économie tricolore ne devrait progresser que de 0,7 % l’an prochain, soit 0,2 point de moins que prévu. Une correction qui s’explique par un cocktail d’incertitudes internationales, de tensions commerciales et d’un attentisme généralisé en France.

Si la pilule est amère, elle passe encore mieux quand on jette un œil à l’Allemagne, première économie de la zone euro, qui plafonnera à 0,3 %. Mais l’Italie, elle, fait mieux et pourrait atteindre 1,2 %. Histoire d’enfoncer le clou, la Banque de France annonce aussi une prévision en baisse pour 2026 (1,2 % au lieu de 1,3 %), tandis que 2027 reste figée à 1,3 %.

Derrière cette prévision maussade, un moteur économique qui tourne au ralenti. La consommation des ménages, portée par des gains de pouvoir d’achat liés à la baisse de l’inflation, devrait croître de 1 %. Mais c’est bien le commerce extérieur qui risque de freiner la machine. Les exportations souffrent d’un ralentissement de la demande mondiale, tandis que les investissements des entreprises restent timides.

Et que fait le gouvernement face à ce ralentissement ? Il maintient le cap sur la réduction du déficit public. Objectif : ramener le déficit à 5,4 % du PIB en 2025, avec 50 milliards d’euros d’efforts budgétaires. Un programme ambitieux qui ne semble pas inquiéter Bercy. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, se veut optimiste et maintient la prévision gouvernementale de 0,9 % de croissance. Mais en coulisses, on prépare déjà un comité de suivi budgétaire, histoire d’éviter un dérapage en cours d’année.

Alors, la France va-t-elle tenir bon ? Rien n’est moins sûr. Une croissance molle, des exportations en berne et une rigueur budgétaire qui menace l’investissement : l’équation 2025 ne s’annonce pas simple.

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