La fragile trêve énergétique entre Kiev et Moscou vole en éclats. Une série de frappes russes menées mardi 2 avril dans les régions de Zaporijjia et de Kharkiv a fait un mort et dix blessés. Les deux capitales s’accusent mutuellement de violer le moratoire obtenu la semaine dernière par les États-Unis sur les attaques visant les infrastructures énergétiques.
Kharkiv sous les drones, Zaporijjia sous tension
À Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, les habitants ont été réveillés par une « attaque massive de drones ennemis », selon le gouverneur Oleg Synegoubov. Huit personnes ont été blessées, a précisé le maire Igor Terekhov. Ce n’est pas la première fois : samedi soir déjà, six frappes avaient ciblé plusieurs quartiers de cette ville du nord-est, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière russe. Zaporijjia n’a pas été épargnée non plus. Les autorités locales y ont confirmé un mort et deux blessés, alors que les infrastructures énergétiques restent des cibles stratégiques malgré les engagements récents.
Le moratoire américain en lambeaux
Ce nouvel accès de violence intervient dans un contexte diplomatique tendu. Les États-Unis avaient réussi à arracher un accord de principe aux deux belligérants : ne pas frapper les sites énergétiques pour limiter l’impact humanitaire du conflit. Un engagement que Kiev et Moscou s’accusent désormais mutuellement de piétiner. Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de « trahir sa parole » et appelle Washington à « renforcer les sanctions » contre la Russie. Selon le président ukrainien, ses services transmettent « presque quotidiennement » des preuves de violations russes, espérant que la future administration Trump — à laquelle il s’est adressé directement — prenne des mesures plus fermes. L’espoir d’un apaisement, même partiel, semble une nouvelle fois s’éloigner. Si le moratoire énergétique avait pu offrir un court répit à des millions de civils dépendants de ces infrastructures pour leur survie, les frappes récentes montrent qu’aucun engagement n’est durable sans réelle volonté politique. Et pour l’instant, ni Kiev ni Moscou ne semblent vouloir lever le pied.