Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré ce mardi que Téhéran ne mènerait pas de négociations directes avec les États-Unis concernant son programme nucléaire sous la pression et les menaces.
Lors d’une conférence de presse avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Téhéran, il a affirmé : « Il n’y a aucune possibilité de négociations directes avec les États-Unis tant que la pression maximale continue d’être exercée. »
Il a précisé avoir eu avec Lavrov des « consultations étroites sur le programme nucléaire iranien », ajoutant que leurs équipes restent en contact permanent et continueront ces échanges. « Nous avons informé M. Lavrov des détails des discussions menées avec les trois pays européens », a-t-il ajouté.
Il a également souligné que l’Iran poursuivra la coordination de ses actions concernant son programme nucléaire avec ses partenaires russes et chinois : « Nous avons discuté du programme nucléaire iranien. Nos experts sont en contact direct et nous continuerons ces échanges. Nous poursuivrons notre coordination avec nos partenaires russes et chinois sur ce sujet. »
Il a insisté : « La position de l’Iran sur les négociations nucléaires est totalement claire : nous ne participerons à aucune négociation sous la pression, la menace ou les sanctions. Par conséquent, il n’y aura aucune négociation directe entre nous et les États-Unis tant que la politique de pression maximale se poursuivra. »
Pour sa part, Lavrov a déclaré que Moscou est convaincue que les solutions diplomatiques restent sur la table pour résoudre les problèmes liés au programme nucléaire iranien.
Il a ajouté : « Nous avons longuement discuté de la situation entourant le Plan d’action global conjoint (JCPOA) sur le programme nucléaire iranien. Nous sommes convaincus que la diplomatie reste une option viable et ne doit pas être négligée. Elle doit être utilisée avec la plus grande efficacité possible, sans menaces ni allusions à des solutions basées sur la force. »
L’ancien président américain Donald Trump avait déclaré qu’il « aimerait conclure un accord » avec l’Iran, mais le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé ce mois-ci que les négociations avec les États-Unis « ne sont ni intelligentes, ni sages, ni honorables ». Toutefois, il n’a pas réitéré l’interdiction formelle des négociations directes avec Washington, qu’il avait imposée sous la première administration Trump.
En 2018, lors de son premier mandat, Trump s’était retiré de l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et six grandes puissances mondiales, réimposant des sanctions qui ont gravement affecté l’économie iranienne.
Depuis lors, Téhéran a enfreint les restrictions nucléaires de l’accord, et les efforts pour le rétablir n’ont pas abouti sous l’administration de Joe Biden.
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