Depuis plus de quatre mois, les étudiants serbes sont à l’origine d’un mouvement de contestation inédit contre le président Aleksandar Vučić et son gouvernement. Ce samedi 15 mars, une nouvelle manifestation d’ampleur est prévue à Belgrade, avec la participation de milliers de citoyens venus de tout le pays.
Le mouvement a émergé après la catastrophe du 1ᵉʳ novembre 2024, lorsque l’effondrement d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad a causé la mort de 15 personnes. Cet accident, attribué à des manquements dans le respect des normes de sécurité et à des contrats de construction octroyés sans appel d’offres, a cristallisé la colère d’une partie de la population contre la corruption endémique du pays. Depuis, plus de 1 160 manifestations ont été recensées à travers la Serbie.
Face à cette contestation croissante, le pouvoir tente de discréditer les manifestants. Les médias proches du gouvernement présentent le mouvement comme une tentative de « déstabilisation orchestrée par l’Occident », tandis qu’Aleksandar Vučić évoque un risque de « guerre civile ». Le président a multiplié les avertissements, menaçant d’arrestations en cas de débordements.
Malgré ces tensions, les étudiants poursuivent leur mobilisation et bénéficient d’un large soutien populaire. De nombreuses villes du pays ont vu défiler des cortèges, et des manifestants ont rejoint Belgrade à pied ou à vélo pour participer au rassemblement de ce samedi. Ce mouvement est devenu l’un des plus importants de l’histoire récente de la Serbie et met à l’épreuve la résilience du régime en place.