Après des mois de débats et de tensions politiques, le Sénat devrait voter lundi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, mettant un terme à un feuilleton budgétaire marqué par des renoncements et une aggravation du déficit. Adopté à l’Assemblée nationale après un énième recours au 49.3, le texte prévoit une hausse des dépenses de santé et un déficit porté à 22,1 milliards d’euros, bien au-delà des prévisions initiales.
Ce budget, qui a déjà coûté son poste à l’ancien Premier ministre Michel Barnier en décembre, illustre les difficultés du gouvernement à maintenir un équilibre entre soutien aux hôpitaux, protection sociale et maîtrise des finances publiques. Parmi les concessions majeures, l’abandon de la hausse du ticket modérateur et la suppression des sept heures de travail supplémentaires non rémunérées, initialement introduites par le Sénat, reflètent la nécessité d’obtenir un consensus politique minimal.
Si la majorité sénatoriale de droite et du centre semble résignée à voter conforme pour éviter une nouvelle crise institutionnelle, des voix s’élèvent pour dénoncer une gestion budgétaire incontrôlée. « Plus rien n’est sous contrôle », alertent plusieurs sénateurs, pointant du doigt l’accumulation des déficits et l’absence de réformes structurelles pour garantir la viabilité du système de santé à long terme.
Face à cette situation préoccupante, une mission d’évaluation du financement de la Sécurité sociale a été lancée au Sénat, avec un rapport attendu d’ici l’été. Mais en attendant, ce PLFSS 2025, adopté sous la contrainte, risque de ne pas offrir les solutions durables qu’exige la crise actuelle du système de santé.