Les influenceurs sur les réseaux sociaux sont devenus une force incontournable dans l’orientation des comportements de millions de personnes. Parmi ces comportements qui suscitent récemment l’inquiétude des chercheurs figure l’encouragement excessif à effectuer des examens médicaux qui pourraient ne pas être nécessaires.
Une étude récente menée en Australie a révélé que ces influenceurs utilisent souvent des tactiques visant à susciter la peur et l’anxiété afin de promouvoir des tests médicaux de manière trompeuse.
Ils élaborent des récits émotionnels captivants qui attirent les abonnés, sans pour autant mentionner les risques sanitaires potentiels liés à ces examens, notamment pour les personnes en bonne santé.
Examens médicaux promus par des influenceurs
Les chercheurs de l’Université de Sydney ont analysé cinq types d’examens particulièrement mis en avant sur Instagram et TikTok :
- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) du corps entier.
- Les tests génétiques de dépistage précoce du cancer.
- Les analyses sanguines du taux de testostérone chez les hommes.
- Le test de l’hormone antimüllérienne (AMH) pour évaluer la réserve ovarienne chez les femmes.
- Les tests du microbiome intestinal.
Les résultats de l’étude, publiée dans la revue JAMA Network Open de l’Association médicale américaine, sont basés sur l’analyse d’environ 1 000 publications issues de comptes suivis par plus de 194 millions de personnes.
Des tests d’une importance supposée
Selon la Dr Brooke Nickel, responsable de l’étude, « ces examens ont été massivement promus de manière trompeuse par une grande variété de comptes, allant des influenceurs célèbres aux individus ordinaires, en passant par des comptes d’actualités, des médecins et des fabricants de tests ».
Elle ajoute que ces tests sont souvent commercialisés sous des slogans tels que « Prenez le contrôle de votre santé », ou en suggérant que ne pas faire ces tests équivaut à négliger sa santé, voire en jouant sur la peur des maladies graves comme le cancer.
Ce qui est particulièrement préoccupant, selon la chercheuse, c’est que moins de 15 % des publications mentionnent les risques sanitaires et psychologiques potentiels.
En conclusion, la Dr Nickel souligne que le problème vient du fait que ces tests sont souvent vendus directement aux consommateurs, bypasser ainsi le rôle du médecin et privant les individus de la possibilité de discuter de la réelle nécessité du test avec un professionnel.