Censé célébrer le vivant, le Salon de l’Agriculture 2025 aura aussi été, sans le vouloir, le terreau d’un virus oublié mais redoutable : la rougeole. Plusieurs cas ont été détectés aux quatre coins de la France chez des visiteurs ou travailleurs présents à l’événement. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.
Un virus hautement contagieux au cœur de la foule
Avec plus de 600 000 visiteurs en dix jours, le Salon de l’Agriculture est un terrain rêvé pour les microbes. Depuis sa clôture le 2 mars, au moins treize cas de rougeole ont été confirmés dans des régions aussi diverses que l’Île-de-France, la Normandie, l’Occitanie et l’Isère. Aucun lien entre les patients, si ce n’est leur présence sur le salon. Preuve que le virus a circulé librement au milieu des stands et des allées bondées. L’Île-de-France recense sept cas, dont quatre non-vaccinés. En Isère, une infection a suffi à déclencher une dizaine de contaminations secondaires. Une campagne de vaccination d’urgence a même été lancée dans deux établissements scolaires. En Normandie, deux visiteurs malades, sans contact entre eux, ont été contaminés sur des jours différents. Le foyer est diffus, mais son origine ne fait plus de doute.
Un retour préoccupant d’un virus qu’on croyait maîtrisé
Ce cluster n’arrive pas par hasard. Depuis le début de l’année 2025, la France a enregistré 180 cas de rougeole, soit plus du double qu’à la même période en 2024. La moitié des patients ont été hospitalisés, un chiffre qui souligne la gravité potentielle de cette maladie. Pneumonies, encéphalites, voire décès : la rougeole n’est pas une vieille grippe de livre d’histoire, mais un virus dangereux, notamment pour les enfants, les immunodéprimés et les adultes non vaccinés. Les autorités rappellent que le vaccin reste le seul rempart efficace. Obligatoire pour les nourrissons depuis 2018, il reste trop souvent négligé par les adultes. Le rattrapage vaccinal est pourtant simple, gratuit… et potentiellement vital. À défaut de bêtes à cornes, c’est une épidémie que le Salon aura vu proliférer cette année. Un rappel brutal que dans les grands rassemblements, ce ne sont pas que les stands qui attirent le public — les virus aussi sont au rendez-vous.