Longtemps relégués à un rôle d’exécutants dans le monde médical, les infirmiers pourraient bien voir leur statut évoluer. Ce lundi, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi qui ambitionne de réformer la profession, avec pour objectif de lutter contre les déserts médicaux et de mieux reconnaître leur expertise.
Au cœur du texte, une avancée majeure : la création de la consultation infirmière et du diagnostic infirmier, des notions jusqu’ici réservées aux médecins. Une évolution qui ouvrirait la voie à davantage d’examens médicaux réalisés par les infirmiers et à la possibilité de prescrire certains médicaments, dont la liste sera définie par arrêté.
Aujourd’hui, une infirmière en hôpital de nuit doit encore appeler un interne pour administrer un simple Doliprane, malgré son accès quotidien aux soins. Cette réforme pourrait mettre fin à ces situations absurdes en leur donnant plus d’autonomie dans la prise en charge des patients.
Face au vieillissement de la population et au manque criant de médecins, le texte prévoit également une expérimentation dans cinq départements de l’accès direct aux infirmiers, sans passer par une prescription médicale. Une mesure qui pourrait désengorger les cabinets médicaux et faciliter l’accès aux soins pour des millions de Français.
Autre avancée : les infirmiers en pratique avancée (IPA) pourront exercer dans des structures comme la protection maternelle et infantile (PMI), la santé scolaire ou l’aide sociale à l’enfance. Une reconnaissance pour une profession en souffrance, trop souvent exploitée sans compensation financière.
Rédigée en collaboration avec l’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux (Horizons), la proposition de loi a été largement adoptée en commission. Elle entend redonner du sens et de la valeur à un métier qui peine à garder ses effectifs : près d’un infirmier sur deux abandonne la profession après dix ans d’exercice.