L’État a été condamné par le tribunal administratif d’Orléans à indemniser une dizaine de familles dont les enfants ont été privés de cours de français pendant plusieurs mois au lycée Léonard de Vinci d’Amboise (Indre-et-Loire). Chaque famille recevra 800 euros en compensation du préjudice moral et financier causé par cette absence non remplacée.
Lors de l’année scolaire 2022-2023, les élèves concernés, en classe de seconde, ont été privés de 58 heures de cours de français en raison d’une absence prolongée de leur professeur, jamais remplacé. Une situation qui a conduit certains parents à financer des cours particuliers pour pallier ce manque, creusant ainsi des inégalités entre élèves. « C’est une porte ouverte sur la ségrégation par l’argent, alors que l’école publique est censée garantir l’égalité des chances », dénonce Sébastien Boishult, père d’une élève concernée.
La situation est d’autant plus préoccupante que la seconde est une année charnière pour la préparation des épreuves anticipées du baccalauréat en première. « Une absence de quatre mois remet en cause littéralement les résultats au bac », souligne ce parent d’élève, qui regrette le manque de réactivité de l’Éducation nationale face à ce problème récurrent de remplacement des enseignants.
Seule la dizaine de familles ayant saisi la justice a obtenu réparation, alors que de nombreux autres élèves de l’établissement ont été confrontés à la même difficulté. Cette décision de justice met une nouvelle fois en lumière la crise du recrutement et du remplacement des enseignants, un enjeu majeur pour l’école publique.