Le tribunal correctionnel de Paris doit décider ce mercredi 19 février s’il ordonne une expertise sur un enregistrement sonore qui pourrait rebattre les cartes dans le procès du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Ce fichier audio, transmis anonymement à la défense il y a un mois, contiendrait une conversation entre Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy, via leurs interprètes. Selon l’avocat de l’ancien président, Christophe Ingrain, il ne prouve en rien un financement occulte, mais confirme que le dirigeant libyen enregistrait bien ses échanges, contrairement à ce qu’affirment certains témoins à charge.
Lundi, la présidente du tribunal a exigé que l’enregistrement soit communiqué aux parties civiles et au Parquet national financier (PNF), qui a dénoncé une « mise en scène » de la défense et s’est opposé à sa diffusion immédiate en audience. « On n’est pas au théâtre », a tancé le procureur Quentin Dandoy, demandant le respect du principe du contradictoire.
Ce mercredi, après examen des arguments des différentes parties, le tribunal devra trancher : l’enregistrement sera-t-il expertisé ? Un nouvel élément qui pourrait peser sur un dossier où la défense de Nicolas Sarkozy dénonce l’absence de preuve irréfutable et un « procès politique ».