À deux ans du scrutin présidentiel, Marine Le Pen s’impose comme la grande favorite de l’élection de 2027. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, la cheffe de file du Rassemblement national recueillerait entre 34 % et 37 % des intentions de vote au premier tour, soit dix à treize points de plus que son score de 2022. Un niveau jamais atteint dans l’histoire récente de la Ve République, qui la place aux portes du pouvoir.
La dynamique en faveur de Marine Le Pen s’explique notamment par un large soutien chez les retraités et la France des actifs, salariés du public comme du privé. Cette percée témoigne d’un effritement du « plafond de verre » qui l’empêchait jusqu’ici d’emporter la majorité des suffrages. Reste une inconnue de taille : son sort judiciaire. L’issue de son procès dans l’affaire des assistants parlementaires européens, dont le verdict est attendu ce lundi, pourrait bouleverser la donne.
Édouard Philippe reste le mieux placé pour le second tour
Sur l’axe central, Édouard Philippe se maintient à un niveau solide, oscillant entre 20 et 25 % des intentions de vote. Le maire du Havre incarne une continuité post-macroniste crédible, mais il est désormais talonné par Gabriel Attal. Le chef des députés macronistes enregistre une percée à 20 %, malgré son absence de déclaration officielle de candidature. Une rivalité interne s’annonce, dans laquelle Attal pourrait bien ravir la place de dauphin.
À droite, Bruno Retailleau surprend avec un score de 11 %, à peine quelques mois après sa nomination au ministère de l’Intérieur. Il parvient à séduire des électeurs RN tout en captant une partie de l’électorat Renaissance. Dans un autre scénario testant Laurent Wauquiez à la place de Retailleau, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se limite à 8 %, confirmant que la droite reste sans leader incontestable.
La gauche, quant à elle, demeure éparpillée. Jean-Luc Mélenchon plafonne à 13 %, conservant une partie de son socle de 2022 mais sans réelle dynamique. Raphaël Glucksmann, porté par une stratégie d’union modérée autour de Place publique, crée la surprise avec 11 % des intentions de vote. Il devance nettement Olivier Faure, crédité de 5 %, et semble désormais incarner l’espoir d’une alternative social-démocrate crédible.
Face à une droite nationale (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan) qui totalise jusqu’à 45 % des voix, la gauche, même réunie, reste minoritaire. Si Marine Le Pen parvient à échapper à l’inéligibilité et à canaliser sa progression, l’élection de 2027 pourrait bien marquer une rupture historique.
