Le cours de l’or a atteint un record absolu ce vendredi, dépassant pour la première fois le seuil des 3 000 dollars l’once. Vers 11 h 15 à Paris, le métal précieux s’échangeait à 3 000,85 dollars, en progression de 2,94 % sur la journée. Cette envolée historique s’explique par un regain d’incertitude économique, accentué par les tensions commerciales provoquées par les menaces douanières de Donald Trump.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump multiplie les offensives commerciales, menaçant d’imposer des droits de douane de 200 % sur certains produits européens, notamment les vins et spiritueux français, en réponse aux nouvelles taxes de l’UE sur le whisky américain. De plus, Washington a déjà appliqué des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et l’aluminium, poussant l’UE, la Chine et le Canada à annoncer des mesures de rétorsion.
Face à cette escalade protectionniste, les investisseurs se tournent vers l’or, traditionnellement perçu comme un actif refuge en période de turbulences économiques et d’inflation. « Le prix de l’or augmente alors que les discussions sur les droits de douane réduisent l’appétit pour le risque », explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
L’appétit des banques centrales pour le métal jaune joue également un rôle clé dans cette flambée des prix. En 2024, elles ont accumulé plus de 1 000 tonnes d’or, selon le World Gold Council, portant leurs réserves mondiales à un niveau record. Depuis 2000, les banques centrales ont engrangé 27 000 tonnes d’or, un rythme d’achat « sans précédent historique », selon Antoine Fraysse-Soulier, expert en marchés financiers.
Avec la persistance des tensions commerciales et les craintes d’une hausse de l’inflation mondiale, la tendance haussière sur le métal jaune pourrait se poursuivre, consolidant son rôle central dans les stratégies d’investissement en période d’incertitude.
