Le pétrole chute au milieu des craintes des répercussions des droits de douane américains sur la demande

Le pétrole chute au milieu des craintes des répercussions des droits de douane américains sur la demande

Les prix du pétrole ont baissé pour la troisième séance consécutive mercredi, alors que les principaux producteurs de brut prévoient d’augmenter leur production en avril, en plus des craintes que les droits de douane américains sur le Canada, le Mexique et la Chine ne ralentissent la croissance économique et la demande de carburant, ce qui a pesé négativement sur le moral des investisseurs.

Les contrats à terme sur le Brent ont chuté de 15 cents à 70,89 dollars le baril à 02h00 GMT. Lors de la séance précédente, le contrat était tombé à 69,75 dollars, son niveau le plus bas depuis le 11 septembre, et avait clôturé à son plus bas niveau depuis cette date.

Le brut West Texas Intermediate (WTI) américain a reculé de 40 cents le baril, soit 0,6 %, à 67,86 dollars, après avoir atteint à la clôture son plus bas niveau depuis décembre. Les prix avaient chuté à 66,77 dollars lors de la séance précédente, le plus bas depuis le 18 novembre.

Les analystes de « Citi » ont déclaré dans une note : « La décision de l’OPEP+ de commencer à augmenter à nouveau la production est une évolution baissière significative, car elle affaiblit les marchés à un moment où les données macroéconomiques américaines commencent à se détériorer. »

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, regroupés sous le nom d’« OPEP+ », ont décidé lundi d’augmenter leur production pour la première fois depuis 2022. Le groupe procédera à une augmentation modeste de 138 000 barils par jour à partir d’avril, marquant la première étape d’un processus de relèvement mensuel visant à annuler les réductions d’environ 6 millions de barils par jour, soit environ 6 % de la demande mondiale.

Des droits de douane de 25 % sur toutes les importations en provenance du Mexique, de 10 % sur l’énergie canadienne, ainsi qu’une augmentation des taxes sur les marchandises chinoises à 20 %, sont entrés en vigueur mardi.

L’administration du président américain Donald Trump a également imposé des droits de douane de 25 % sur toutes les autres importations canadiennes. Les économistes estiment que la guerre commerciale annoncée par Trump constitue une recette pour la baisse de l’emploi, le ralentissement de la croissance et la hausse des prix, ce qui pourrait freiner la demande. Un ralentissement économique affecterait probablement la consommation de carburant aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.

Les traders et analystes s’attendent à une hausse des prix de l’essence au détail aux États-Unis dans les prochaines semaines, car les nouveaux droits de douane augmenteront le coût des importations d’énergie.

L’administration Trump a également annoncé mardi la fin de la licence accordée depuis 2022 à la compagnie pétrolière américaine « Chevron » pour opérer au Venezuela et y exporter du pétrole.

Des sources du marché, se basant sur les chiffres de l’American Petroleum Institute (API), ont indiqué mardi que les stocks de pétrole brut aux États-Unis avaient diminué de 1,46 million de barils au cours de la semaine se terminant le 28 février.

Les investisseurs attendent maintenant les données officielles sur les stocks américains, dont la publication est prévue ce mercredi.

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