Le gouvernement yéménite s’est engagé auprès des Nations unies à fournir des produits pétroliers et du gaz domestique aux zones contrôlées par les Houthis, dès l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre le groupe, incluant l’interdiction d’importer du carburant via les ports sous leur contrôle.
Lors d’une rencontre à Aden, la capitale provisoire du Yémen, le ministre du Pétrole et des Minéraux, Saïd Al-Chamassi, s’est entretenu avec Roxana Yelena Bazargan, chef du département des affaires politiques du bureau de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, ainsi qu’avec le conseiller économique Dirk Jan. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement yéménite à garantir la disponibilité des produits pétroliers et du gaz domestique pour tous les citoyens, y compris ceux vivant dans les régions contrôlées par les Houthis.
Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé que les autorisations permettant le déchargement des produits pétroliers raffinés au Yémen prendront fin le 4 avril prochain. La décision interdit également la revente ou l’exportation des produits pétroliers depuis le Yémen, ainsi que tout transfert financier en faveur des entités sanctionnées, à l’exception des paiements liés aux taxes, aux droits et aux services publics.
Le ministre yéménite du Pétrole a salué la décision américaine d’interdire aux Houthis l’importation de produits pétroliers et gaziers. Il a affirmé que son ministère, avec le soutien des autorités politiques, est prêt à assurer l’approvisionnement de toutes les provinces, qu’elles soient sous contrôle gouvernemental ou sous domination houthiste.
Il a également accusé les Houthis d’importer des carburants et du gaz de mauvaise qualité, qu’ils revendent à des prix élevés pour financer leur effort de guerre, sans se soucier du fardeau économique pesant sur les citoyens. Il leur a aussi reproché d’utiliser le port de Hodeïda à des fins militaires, menaçant ainsi la sécurité et la liberté de navigation dans les eaux régionales et internationales, tout en sapant les efforts de paix menés par l’ONU et les pays alliés.
Appel à la reprise des exportations pétrolières
Selon des sources officielles, le ministre yéménite a appelé à un soutien international pour reprendre les exportations de pétrole brut, suspendues après les attaques des Houthis – soutenus par l’Iran – contre les ports d’exportation des provinces de Hadramout et de Chabwa. Il a souligné les lourdes répercussions économiques de ces attaques sur le pays.
Engagement humanitaire
Dans le cadre des rencontres entre responsables yéménites et représentants internationaux, le vice-ministre des Affaires étrangères, Moustafa Nouman, a reçu Roxana Yelena Bazargan à Aden. Ils ont discuté des évolutions régionales et internationales et de leur impact sur le processus de paix, ainsi que des conséquences du classement des Houthis comme « organisation terroriste étrangère » par les États-Unis.
Le vice-ministre a réaffirmé la volonté du Conseil de leadership présidentiel et du gouvernement d’atténuer les effets négatifs de la décision américaine sur les citoyens yéménites. Il a rappelé que cette classification est une conséquence des actions des Houthis, tant à l’intérieur du pays qu’au-delà de ses frontières.
Il a également insisté sur la détermination du gouvernement à restaurer l’État et à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire yéménite. Selon lui, « la véritable entrave à la paix reste les Houthis, qui continuent d’imposer aux citoyens, quel que soit leur âge, de participer à des combats absurdes qui détruisent tout ce que les Yéménites ont construit au fil des décennies ».
