Le Fonds d’investissements publics saoudien a imposé une interdiction temporaire à la société PricewaterhouseCoopers (PwC) concernant les contrats de services consultatifs, selon des personnes informées sur le sujet. Cette décision freine l’avancement de la société dans l’un des marchés les plus rentables au monde.
Les dirigeants du fonds, dont la valeur est de 925 milliards de dollars, et plus de 100 entreprises affiliées ont été informés de la suspension de l’attribution des projets consultatifs à PwC jusqu’en février 2026, selon ces personnes qui ont demandé l’anonymat en raison de la sensibilité des informations. Cependant, cette décision n’affectera pas les projets d’audit et de révision financière menés par la société.
Le fonds n’a pas précisé les raisons de cette décision dans les messages envoyés à ses entreprises affiliées, et les représentants du fonds ont refusé de commenter le sujet. De même, le porte-parole de PwC n’a pas répondu aux demandes de commentaires de Bloomberg.
Cette décision intervient seulement deux ans après que PwC ait obtenu l’autorisation d’ouvrir son siège régional en Arabie saoudite, où elle emploie plus de 2000 personnes à Riyad, Jeddah, Al-Ula, Khobar et Dammam, et gère ses opérations dans la région à partir de plus de 20 sites.
Impact de l’interdiction sur les activités de PwC au Moyen-Orient
Les services non-audit de PwC couvrent des domaines tels que les fusions et acquisitions, les conseils fiscaux et stratégiques, ainsi que les services de conseil en gestion. La région du Moyen-Orient est la plus dynamique dans les opérations de PwC du Royaume-Uni, qui supervise les activités de la société dans la région.
Au cours de son dernier exercice financier, PwC a réalisé un chiffre d’affaires de 1,97 milliard de livres sterling (2,5 milliards de dollars) au Moyen-Orient jusqu’au 30 juin, enregistrant une croissance de 26 % par rapport à la même période de l’année précédente. La société a indiqué que ses modèles comptables prévoyaient une poursuite de la forte croissance dans la région en 2025 et 2026, bien qu’elle ait reconnu que les taux de croissance pourraient ne pas atteindre les niveaux de l’année précédente.
Conséquences de la décision sur le marché du conseil en Arabie saoudite
Le Moyen-Orient est l’un des marchés les plus rentables pour les sociétés de conseil mondiales, y compris McKinsey & Company et Boston Consulting Group. Le Fonds d’investissements publics saoudien a été l’un des moteurs principaux de la croissance de ces sociétés dans la région.
Le fonds joue un rôle clé dans la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ayant fondé près de 100 entreprises affiliées, dont le projet Neom, la ville futuriste de 1,5 trillion de dollars sur la côte ouest, ainsi que d’autres grands projets visant à développer des sites historiques tels que Diriyah et Al-Ula comme destinations touristiques mondiales.
Cette décision intervient alors que le secteur du conseil connaît un ralentissement mondial, PwC ayant signalé une baisse de la demande pour les services de conseil en 2024, ainsi qu’une baisse de ses revenus sur ses marchés en Australie et en Chine, ce qui accroît les défis auxquels la société est confrontée à l’échelle internationale.