Le best-seller d’une ancienne employée de Meta défrise Mark Zuckerberg

Le best-seller d’une ancienne employée de Meta défrise Mark Zuckerberg

Effet Streisand en pleine action pour Careless People. Le livre, écrit par Sarah Wynn-Williams, ancienne haute cadre chez Meta, se hisse en tête des ventes aux États-Unis alors même que le géant des réseaux sociaux tente de bloquer sa diffusion et de faire taire son autrice. Publié le 11 mars chez Flatiron Books, l’ouvrage livre un portrait peu flatteur de l’intérieur de l’entreprise de Mark Zuckerberg.

Dans Careless People, Sarah Wynn-Williams, qui a travaillé six ans chez Meta avant de quitter le groupe en 2017, dénonce une culture d’entreprise toxique et met en cause directement plusieurs hauts dirigeants. Mark Zuckerberg y est décrit comme un patron froid, peu empathique et obsédé par la reconnaissance des puissants. L’autrice affirme notamment qu’il était prêt à négocier avec les autorités chinoises pour censurer certains contenus, dans le but d’implanter Facebook en Chine. Plus anecdotique mais révélateur, son refus de programmer des réunions avant midi aurait, selon elle, provoqué de sérieux incidents diplomatiques et logistiques.

Le livre s’attarde aussi sur le comportement de Joel Kaplan, directeur des affaires publiques et proche de Donald Trump, accusé de harcèlement moral et sexuel, ainsi que sur l’attitude jugée ambiguë de Sheryl Sandberg, ancienne directrice des opérations de Meta. L’autrice raconte notamment que Sandberg l’aurait invitée à partager son lit.

Face à ces révélations, Meta a engagé une procédure d’urgence devant un tribunal arbitral, s’appuyant sur une clause de non-dénigrement signée par Sarah Wynn-Williams lors de son départ de l’entreprise. Le tribunal a demandé à l’autrice de cesser la promotion de son livre dans l’attente d’un jugement sur le fond. Mais son éditeur, Flatiron Books, a maintenu la sortie et la commercialisation de l’ouvrage.

Loin de calmer la polémique, la réaction de Meta a ravivé l’intérêt du public. Le Washington Post rapporte que l’entreprise a mobilisé ses équipes pour discréditer l’autrice et défendre publiquement les dirigeants mis en cause. Le porte-parole de Meta, Dave Arnold, a affirmé que Sarah Wynn-Williams avait été licenciée en raison de son « comportement toxique » et de « performances insuffisantes », ajoutant qu’une enquête interne avait conclu à des accusations de harcèlement infondées.

Rien n’y fait : Careless People est devenu un phénomène éditorial, se hissant à la première place du classement New York Times des meilleures ventes non-fiction. Preuve, s’il en fallait, que vouloir étouffer une voix critique peut parfois avoir l’effet inverse.

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