Dans un geste fort en faveur des étudiants, l’Assemblée nationale a adopté à une large majorité une proposition de loi socialiste permettant à tous les étudiants de bénéficier de repas à 1 euro dans les restaurants universitaires. Soutenu par la gauche, le Rassemblement national (RN) et le groupe centriste Liot, le texte porté par Fatiha Keloua-Hachi a recueilli 149 voix pour, malgré l’abstention de la majorité présidentielle.
Actuellement réservé aux étudiants boursiers et précaires, le dispositif sera étendu à tous, une avancée saluée par ses promoteurs face à une précarité étudiante grandissante. Selon une enquête Ifop, 36 % des étudiants sautent régulièrement des repas par manque d’argent. L’objectif affiché par les socialistes est de lutter contre la pauvreté étudiante et de pallier les lacunes du système des bourses.
Cependant, la mesure, estimée à 90 millions d’euros par an, suscite des débats. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a exprimé son opposition, invoquant une perte de recettes pour les Crous et appelant à concentrer l’effort sur les étudiants les plus fragiles. Certains députés du socle présidentiel partagent cette position, craignant des files d’attente supplémentaires dans les restaurants universitaires déjà saturés.
Malgré ces critiques, le vote représente une victoire importante pour les socialistes, deux ans après l’échec d’un texte similaire. Cette adoption reflète un consensus politique émergent sur la nécessité d’agir face à la précarité étudiante, bien que des divergences subsistent quant aux modalités de mise en œuvre.