L’Arabie saoudite accueille le troisième cycle des discussions visant à explorer les possibilités de cessation des hostilités en Ukraine, à travers deux réunions distinctes : une entre les États-Unis et l’Ukraine dimanche, et une autre entre les États-Unis et la Russie lundi.
Selon des informations obtenues par Asharq Al-Awsat, ces réunions se tiendront au niveau des comités techniques et spécialisés, en préparation d’autres rencontres qui seront annoncées ultérieurement. Les parties impliquées espèrent réaliser des avancées significatives dans ces négociations.
Ce développement intervient après la tenue de réunions séparées entre les Américains, les Russes et les Ukrainiens sous l’égide de l’Arabie saoudite, qui a facilité un climat propice aux discussions. Ces pourparlers visent à établir un nouveau point de départ renforçant les chances d’un cessez-le-feu et d’une paix durable entre Moscou et Kyiv.
Optimisme américain
L’émissaire américain, Steve Whitkov, a exprimé son optimisme quant aux perspectives de mettre fin au conflit le plus violent en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il a déclaré à Fox News : « J’ai le sentiment que le président russe Vladimir Poutine veut la paix… Je pense que vous verrez demain (lundi) en Arabie saoudite des progrès concrets, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu en mer Noire pour les navires des deux pays. Ensuite, les choses évolueront naturellement vers un cessez-le-feu global. »
De son côté, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Mike Waltz, a indiqué que Washington discute d’un ensemble de mesures de confiance visant à mettre fin à la guerre, y compris l’avenir des enfants ukrainiens transférés en Russie. Cet optimisme repose sur des échanges téléphoniques, notamment entre les présidents américains Donald Trump et russe Vladimir Poutine, ainsi qu’un autre appel entre Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Un règlement complexe
Le Dr Abdulaziz bin Othman bin Saqr, président du Gulf Research Center, a confié à Asharq Al-Awsat que les discussions du troisième cycle pourraient aboutir à un terrain d’entente : « La poursuite du soutien américain à l’Ukraine aura un effet positif en incitant la Russie à faire des concessions. »
Toutefois, bin Saqr estime que l’aide américaine à l’Ukraine ne retrouvera probablement pas son niveau antérieur sous la présidence de Joe Biden, tout en soulignant que les États-Unis n’ont aucun intérêt stratégique à voir la Russie sortir victorieuse du conflit, quelle que soit l’orientation de l’administration actuelle.
Il a ajouté que « la crise ukrainienne est l’un des conflits internationaux les plus complexes, impliquant de multiples acteurs et intérêts. Il est donc difficile d’imaginer une résolution rapide. Les efforts de l’Arabie saoudite s’inscrivent dans un cadre plus large qui nécessitera probablement plusieurs réunions et négociations ultérieures. »
Enfin, bin Saqr a insisté sur le fait que « le conflit ukrainien se joue désormais à deux niveaux : d’une part, l’affrontement entre l’Ukraine et ses alliés occidentaux contre la Russie, et d’autre part, le bras de fer entre l’Ukraine et ses alliés européens face à l’administration du président américain Donald Trump. »