La Russie établit ses priorités pour la fin du conflit… Neutralité de l’Ukraine et sécurité globale pour l’Europe

La Russie établit ses priorités pour la fin du conflit… Neutralité de l’Ukraine et sécurité globale pour l’Europe

Simultanément à la tournée des négociations russo-américaines à Riyad, le Kremlin a commencé à exposer ses visions pour un éventuel processus de négociation visant à régler définitivement la situation en Ukraine. Bien que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ait mentionné que les parties russe et américaine s’étaient accordées sur un mécanisme commun pour lancer le processus politique, les premières conclusions ont révélé que Moscou et Washington mettraient en place des équipes distinctes pour traiter du dossier ukrainien.

Le conseiller du président russe, Youri Ouchakov, qui a pris part à cette tournée de dialogue avec les Américains aux côtés de Lavrov, a indiqué : « Des équipes séparées de négociateurs russes et américains entameront les contacts sur l’Ukraine en temps voulu. » Dans une interview à la télévision publique, il a précisé que « la question en suspens est de savoir comment démarrer les négociations sur l’Ukraine ». Ouchakov a ajouté que « nous avons tracé nos grandes lignes et convenu que des équipes spéciales de négociateurs se mettront en contact en temps voulu ». Concernant la composition de l’équipe de négociateurs russes, la décision reviendra au président Vladimir Poutine, tandis que les États-Unis n’ont pas encore désigné leurs représentants. Selon lui, « la question n’est pas encore résolue. Le président décidera lorsque nous recevrons les noms des participants américains. »

Parallèlement, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a précisé que les estimations concernant une rencontre entre Poutine et Trump apparaîtront une fois que les résultats des discussions russo-américaines à Riyad seront clarifiés. Il a souligné que les deux parties n’avaient pas abordé de date spécifique, les échanges ayant plutôt porté sur les préparatifs de la reprise des relations bilatérales et sur l’organisation de futures rencontres. Peskov a partagé les premières positions russes sur les négociations concernant l’Ukraine, insistant sur le fait qu’un règlement durable ne serait possible sans une réflexion approfondie sur la sécurité en Europe.

Il a déclaré en conférence de presse : « En ce qui concerne la structure de sécurité en Europe, il est évident qu’un règlement global et viable ne peut être atteint sans une analyse sérieuse des enjeux sécuritaires sur le continent. » En réaffirmant l’objectif de la Russie de mener à bien ses buts en Ukraine, Peskov a ajouté que « notre priorité est d’atteindre nos objectifs en Ukraine, et nous préférons le faire par des moyens pacifiques ». Concernant l’adhésion de l’Ukraine à des alliances militaires, il a rappelé que la Russie s’y opposait fermement, tout en reconnaissant que Kiev avait un droit souverain sur son adhésion à l’Union européenne. « Nous n’avons pas l’intention d’imposer quoi que ce soit, mais personne ne pourra également nous contraindre », a-t-il affirmé.

Peskov a également abordé la question de la « légitimité » de Volodymyr Zelensky, soulignant que la validité juridique des accords éventuels sur l’Ukraine devait être sérieusement débattue, en raison de doutes sur la légitimité du président ukrainien. Il a rappelé que le mandat de Zelensky se termine en mai 2024, mais que la loi martiale en cours interdit toute élection. Peskov a précisé : « Poutine a dit qu’il serait prêt à négocier avec Zelensky si nécessaire, mais il faut d’abord discuter du cadre juridique des accords. »

Des sources proches du Kremlin ont affirmé que toute négociation sur l’Ukraine ne porterait pas sur le retrait de la Russie des territoires annexés, soulignant que « ces régions sont devenues partie intégrante de la Russie après des référendums locaux, reflétant la volonté de leurs habitants. »

Le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a exprimé mardi la volonté de la Russie de voir l’OTAN revenir sur la promesse de 2008 d’admettre un jour l’Ukraine dans ses rangs. Elle a répété que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était inacceptable pour Moscou, ajoutant que le simple refus de cette adhésion ne suffisait pas à la Russie. Elle a également salué les efforts de la Chine et d’autres pays pour trouver une solution politique à la crise en Ukraine.

Le politologue Dmitri Simis a précisé que les discussions à Riyad concernaient principalement la reprise des relations russo-américaines et non directement l’Ukraine, même si cela pourrait faciliter les échanges sur ce dossier. Kirill Dmitriev, président du Fonds d’investissement direct russe, a estimé qu’il était trop tôt pour évoquer des compromis, soulignant que les deux parties en étaient encore à la phase de dialogue.

Enfin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rencontré à Bruxelles Keith Kellogg, envoyé spécial des États-Unis pour l’Ukraine et la Russie, pour réaffirmer le soutien de l’Union européenne à Kiev. Elle a insisté sur le respect de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et a exprimé la volonté de l’UE de travailler aux côtés des États-Unis pour mettre fin aux violences et garantir une paix juste et durable.

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