La présidence syrienne a annoncé la création d’un Conseil de sécurité nationale dans la nuit de mercredi, présidé par le président de la République, une instance qui n’existait pas avant la destitution de l’ex-président Bachar al-Assad, il y a plus de trois mois.
La présidence a précisé, dans une décision publiée sur son compte officiel sur l’application Telegram, que le président intérimaire Ahmad al-Shara a décidé de « former le Conseil de sécurité nationale », à qui « il revient de coordonner et de gérer les politiques sécuritaires et politiques ».
Il a été précisé que la formation du Conseil intervient « en vertu des pouvoirs conférés au président de la République arabe syrienne, dans le cadre de l’intérêt national suprême, et en vue de renforcer la sécurité nationale et de répondre aux défis sécuritaires et politiques dans la prochaine phase ».
Ce Conseil est présidé par le président intérimaire et comprend notamment le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense, le directeur des services de renseignement, le ministre de l’Intérieur, ainsi que deux sièges « consultatifs » nommés par le président et un siège « technique spécialisé » également nommé par le président pour suivre les « affaires techniques et scientifiques liées au procès-verbal de la réunion ».
Les réunions de ce Conseil se tiendront, comme le stipule la décision, « de manière périodique ou sur convocation du président de la République, et les décisions concernant la sécurité nationale et les défis auxquels l’État est confronté seront mises en œuvre après consultation entre les membres ».
Les missions du Conseil et ses modalités de fonctionnement seront définies sous les orientations du président de la République, conformément à l’intérêt national suprême, et afin de garantir une coordination efficace entre les différents organismes et institutions, selon la décision.
Cette annonce intervient alors que les violences sanglantes ayant fait plus de 1300 morts civils, dont une grande majorité d’Alawites, sur la côte syrienne, ont constitué un premier test pour al-Shara, qui cherche à consolider son pouvoir sur l’ensemble du territoire syrien.
Les factions rebelles, dirigées par Hayat Tahrir al-Sham, ont renversé Assad avec l’entrée à Damas le 8 décembre, après une offensive lancée depuis leur bastion dans le nord-ouest du pays fin novembre.
Les nouvelles autorités ont alors annoncé la formation d’un gouvernement intérimaire pour gérer le pays pendant une période de trois mois.
Il était prévu que le début du mois de mars soit marqué par l’annonce d’un gouvernement de transition pour gérer le pays dans la phase suivante.
Le lendemain de sa désignation en tant que président intérimaire du pays le 29 janvier, al-Shara s’est engagé à publier une « déclaration constitutionnelle » pour la période de transition, après la formation d’un « comité préparatoire pour choisir un petit Conseil législatif » et la dissolution du Parlement.
