La France est devenue en 2024 le premier importateur européen de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie, dépassant l’Espagne, selon un rapport publié par l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA). Alors que les importations globales de GNL en France ont baissé de 13 %, celles en provenance de Russie ont augmenté de 81 %, atteignant un total de 2,7 milliards d’euros.
Cette hausse s’explique par l’importante capacité de regazéification de la France, qui dispose de cinq terminaux, dont celui de Dunkerque, qui a traité à lui seul 27 % des importations européennes de GNL russe en 2024. Une grande partie de ce gaz est ensuite redistribuée vers d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, qui ne possédait aucun terminal méthanier avant 2022.
L’Union européenne s’était engagée à réduire sa dépendance au gaz russe après l’invasion de l’Ukraine en 2022, en misant sur le GNL pour remplacer les importations via gazoduc. Toutefois, l’augmentation des volumes de GNL russe rend plus difficile l’objectif de Bruxelles de se passer totalement du gaz russe d’ici 2027.
Malgré une baisse de 20 % de la consommation de gaz en France depuis la crise énergétique de 2022, la demande s’est stabilisée en 2024, ralentissant les efforts de transition énergétique. Certains facteurs, comme la relâche des mesures d’efficacité énergétique, notamment dans l’isolation des bâtiments, contribuent à cette stagnation.
Face à cette situation, l’IEEFA recommande une réduction accrue de la consommation de gaz pour limiter la dépendance aux importations russes. Pendant ce temps, plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, continuent d’investir dans de nouveaux terminaux méthaniers, renforçant ainsi la place du GNL dans le mix énergétique du continent.
