La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a exprimé, ce lundi 2 décembre, sa vive inquiétude face à la perspective d’une motion de censure qui pourrait être déposée contre le gouvernement de Michel Barnier. En cause : le recours possible à l’article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), un texte hautement sensible dans un contexte de tension budgétaire et de divisions à l’Assemblée nationale.
Dans un communiqué de presse, la CPME alerte sur les conséquences potentielles d’une censure, qu’elle assimile à un risque majeur pour l’économie. « Une France sans budget ouvrirait la porte à une crise de la dette dont les conséquences frapperaient de plein fouet les acteurs économiques », prévient l’organisation, ajoutant que « l’adoption d’une motion de censure signifierait l’ouverture d’une nouvelle période d’instabilité et un nouvel arrêt de l’économie qui tourne déjà au ralenti ».
“Ne sacrifiez pas nos entreprises sur l’autel de vos ambitions !”
Dans un appel solennel à la classe politique, la CPME exhorte les députés à faire preuve de responsabilité. « Laisser notre pays sans solution serait faire preuve d’irresponsabilité. Nos entreprises seraient les premières victimes », insiste le communiqué, dénonçant par ailleurs une « dérive dramatique des comptes publics, jamais contrôlée depuis des années ». Pour la CPME, une crise politique prolongée et l’absence de budget aggraveraient une situation économique déjà fragile.
La CPME réagit alors que le Rassemblement national a annoncé son intention de voter une éventuelle motion de censure déposée par la gauche. Cette initiative pourrait émerger dès ce lundi après-midi si le gouvernement utilise le 49.3 pour faire passer le PLFSS. Le texte, fruit d’un compromis entre sénateurs et députés, ne semble pas en mesure de rassembler une majorité, en raison des divisions marquées au sein de l’hémicycle.
La confédération redoute qu’une telle impasse parlementaire ne conduise à une paralysie économique. « Une censure ne ferait qu’accroître les difficultés des entreprises », avertit-elle, mettant en lumière les enjeux cruciaux pour les PME, premières victimes potentielles de l’instabilité.
L’appel à un sursaut de responsabilité
Alors que l’économie française peine à retrouver une dynamique solide, la CPME appelle à dépasser les clivages politiques pour éviter de plonger le pays dans une crise budgétaire aux conséquences incalculables. Dans un contexte où la confiance des entreprises est déjà fragilisée, elle enjoint les élus à ne pas céder à des considérations partisanes : « Ne sacrifiez pas nos entreprises sur l’autel de vos ambitions ! ».
Cet appel vibrant reflète l’anxiété croissante des acteurs économiques face à une situation politique où le compromis semble de plus en plus difficile à atteindre. À quelques heures d’un possible vote décisif, les regards restent tournés vers l’Assemblée nationale et le gouvernement Barnier, pris dans une équation à haut risque.