La composition du gouvernement dirigé par François Bayrou est en passe d’être dévoilée. Après une semaine agitée à Matignon, marquée par de vives polémiques, le Premier ministre affine les derniers détails d’une équipe qu’il veut « resserrée et ouverte ». L’annonce pourrait survenir avant Noël, à condition de surmonter les derniers blocages.
Selon Marc Fesneau, président des députés MoDem, la structuration des « grands pôles ministériels » est désormais fixée. Dans une interview à La Tribune, il a précisé que la liste complète des ministres sera présentée « en une seule fois » avant la fin de l’année. Lundi étant une journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte, l’annonce pourrait intervenir mardi, la veille de Noël.
L’un des défis majeurs pour François Bayrou est de convaincre Les Républicains (LR) de participer à son gouvernement. Malgré des hésitations initiales, Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a donné son accord de principe, à condition d’obtenir des engagements écrits sur la feuille de route. Cependant, Wauquiez a décliné une proposition de poste au sein du gouvernement, évoquant un désaccord sur le programme fiscal. « La seule configuration possible pour moi, c’était Bercy avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation d’impôts. Il n’y a pas cette feuille de route. Il m’a proposé autre chose, j’ai refusé », a-t-il déclaré.
Le flanc gauche reste difficile à rallier. Olivier Faure, chef du Parti socialiste, s’est montré sceptique après une rencontre avec le Premier ministre, qualifiant les propositions de « pauvres » et n’excluant pas de censurer le gouvernement. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a déclaré que François Bayrou « ne passera pas l’hiver » sans subir une motion de censure, à l’instar de son prédécesseur Michel Barnier, renversé le 4 décembre.
Toutefois, François Rebsamen, ancien ministre socialiste de 73 ans, s’est dit prêt à rejoindre l’équipe gouvernementale, saluant sa relation de confiance avec le Premier ministre. Mais des figures de gauche, comme l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, estiment que Bayrou n’offre pas de réelles concessions, notamment sur les retraites. Si le Premier ministre a accepté d’ouvrir une réflexion sur la réforme de l’âge de départ à 64 ans, il refuse de suspendre la réforme actuelle.
François Bayrou doit équilibrer les exigences contradictoires de ses partenaires potentiels tout en imposant son empreinte. Avec quatre Premiers ministres en moins d’un an, le gouvernement peine à trouver une stabilité durable. La composition imminente de cette nouvelle équipe sera déterminante pour éviter un nouvel épisode de crise politique. La réponse sera connue dans les jours à venir, avant que la France ne plonge dans les festivités de fin d’année.
