Avec Fanon, Jean-Claude Barny signe un biopic intense sur Frantz Fanon, psychiatre, écrivain et figure centrale des luttes anticolonialistes. Attendu en salles le 2 avril 2025, le film plonge dans les années algériennes de cet intellectuel martiniquais, période où il prend conscience de l’oppression coloniale et de la nécessité de la combattre.
Le récit suit Fanon, fraîchement nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie, au début des années 1950. Rapidement, il est confronté aux méthodes brutales employées contre les patients algériens, reflet du mépris colonial. Tentant d’instaurer une approche thérapeutique plus humaine, il se heurte à la rigidité du système. Son engagement va au-delà des murs de l’hôpital lorsqu’il entre en contact avec le Front de libération nationale (FLN), qu’il aide en soignant des résistants clandestinement. Ce choix radical le place sous surveillance, l’exposant à la répression de l’armée française.
Porté par Alexandre Bouyer dans le rôle-titre, le film mêle drame historique et réflexion politique. Déborah François et Stanislas Merhar complètent un casting au service d’une mise en scène immersive, qui privilégie la force des images aux longs discours. Jean-Claude Barny a tourné en Tunisie et au Luxembourg, faute d’autorisation en Algérie, dans un souci de reconstitution fidèle.
Plus qu’un simple portrait, Fanon met en lumière l’héritage d’un penseur dont les écrits, notamment Les Damnés de la Terre, continuent d’influencer les luttes pour la justice et la décolonisation. Ce biopic engagé s’annonce comme un moment fort du cinéma français, rendant hommage à un homme qui a refusé de détourner le regard face à l’injustice.