L’Autriche est sous le choc après l’attaque au couteau perpétrée samedi 15 février à Villach, où un demandeur d’asile syrien a tué un adolescent de 14 ans et blessé cinq autres personnes. L’assaillant de 23 ans, rapidement maîtrisé après avoir été percuté par un automobiliste, est actuellement en garde à vue. Cet acte violent intervient dans un climat politique tendu, alors que l’extrême droite, arrivée en tête des élections législatives, réclame un durcissement drastique des politiques migratoires.
L’agression, menée de manière aléatoire selon la police, a ravivé les débats sur l’accueil des réfugiés en Autriche, qui compte environ 100 000 Syriens sur son sol. L’attaque a également relancé les accusations de la droite populiste contre la politique d’asile du pays. Herbert Kickl, chef du Parti de la Liberté (FPÖ), a dénoncé un « drame évitable » et exigé des mesures immédiates pour restreindre le droit d’asile et accélérer les expulsions. Le gouvernement autrichien a d’ailleurs récemment annoncé la réévaluation des demandes d’asile syriennes à la suite de la chute de Bachar al-Assad.
Les habitants de Villach ont déposé des bougies et des fleurs en hommage aux victimes, exprimant leur tristesse et leur inquiétude face à cette montée de violences. Le gouverneur de la région, Peter Kaiser, a promis des « sanctions exemplaires » pour l’auteur des faits. Des témoins affirment que l’assaillant aurait crié « Allah Akbar » au moment de l’attaque, un élément que les enquêteurs cherchent encore à confirmer.
Cette attaque survient alors que l’Europe est marquée par une série d’actes violents impliquant des demandeurs d’asile. Deux jours plus tôt, en Allemagne, un Afghan a volontairement percuté des piétons à Munich, tuant une mère et sa fille et blessant 37 personnes. Ces événements alimentent les tensions à l’approche d’échéances électorales majeures, notamment en Allemagne où l’immigration est devenue un thème central du débat public.
Alors que l’Autriche tente de gérer le choc provoqué par ce drame, le gouvernement pourrait accélérer la mise en place d’un plan de rapatriement des réfugiés syriens. L’attaque de Villach, au-delà de son impact tragique, risque de peser lourdement sur le débat politique autrichien et européen, entre pressions sécuritaires et respect du droit d’asile.