Ce lundi, la justice française se penche sur deux nouvelles affaires impliquant des influenceurs aux discours incendiaires. Youcef Aziria et Boualem Naman ont été arrêtés début janvier après la diffusion de vidéos particulièrement virulentes. Le premier comparait pour « apologie d’un acte de terrorisme », tandis que le second est poursuivi pour « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ».
Boualem Naman, plus connu sous son pseudonyme « Doualemn » sur TikTok, est l’une des figures de ce coup de filet. Son cas a pris une ampleur particulière lorsqu’une de ses vidéos a été signalée au maire de Montpellier, Michaël Delafosse. L’influenceur y appelait à infliger une « sévère correction » à un opposant algérien, une déclaration qui a immédiatement suscité une vive inquiétude et entraîné son arrestation.
Derrière leur écran, plusieurs influenceurs algériens et franco-algériens ont appelé à des violences ciblées contre les opposants au régime algérien, les juifs, l’État d’Israël, la France et le Maroc. Cette escalade verbale s’inscrit dans un contexte diplomatique déjà fragile entre Paris et Alger. Les propos violents ont rapidement attiré l’attention des autorités françaises, menant à une vague d’interpellations à travers l’Hexagone. Déjà, le 14 janvier, un TikTokeur qui menaçait de « descendre une bombe à La Défense » avait été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Bobigny pour « apologie du terrorisme ».
Ces procès se déroulent dans un climat de tension grandissante entre la France et l’Algérie. La multiplication des contenus haineux sur les réseaux sociaux illustre la radicalisation d’une frange de la sphère numérique, où certains influenceurs utilisent leur audience pour propager des discours dangereux.
Les autorités françaises veulent désormais durcir leur réponse face à ces dérives. Ces affaires pourraient faire jurisprudence et inciter à une surveillance plus stricte des plateformes, déjà pointées du doigt pour leur difficulté à modérer ce type de contenus.