Selon une étude publiée ce mercredi 26 mars par l’INED, la population française devrait continuer à croître légèrement dans les deux prochaines décennies, avant de se stabiliser puis de diminuer progressivement. Un pic à 70 millions d’habitants est attendu dans les années 2040, avant un retour à 68 millions en 2070, soit un niveau proche de celui observé aujourd’hui (68,6 millions).
Une croissance tirée par l’immigration
Cette hausse modérée repose presque exclusivement sur le solde migratoire, qui représentait en 2024 près de 90 % de l’augmentation démographique, avec +152 000 personnes. À l’inverse, le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre naissances et décès, n’a contribué qu’à hauteur de +17 000 personnes. Une tendance inquiétante selon les démographes, alors que le nombre de décès dépassera celui des naissances dès 2027.
La baisse de la natalité s’explique par une fécondité en recul – aujourd’hui estimée à 1,62 enfant par femme – et par une hausse des décès liée au vieillissement de la génération du baby-boom. L’espérance de vie, de son côté, progresse moins rapidement qu’auparavant.
Les chercheurs rappellent toutefois que ces projections restent conditionnées à une stabilité des flux migratoires et à l’absence de chocs sanitaires ou économiques majeurs. Toute variation significative pourrait modifier la trajectoire démographique anticipée. La France, comme d’autres pays européens, entre donc dans une ère de vieillissement, avec moins d’enfants, plus de personnes âgées, et un équilibre démographique désormais dépendant des migrations internationales.