Ça ne tourne pas rond. Et rien n’avance dans le bon sens pour sauver le football français. Empêtrée dans des difficultés liées à la gestion des droits TV depuis des années, la Ligue de Football Professionnel (LFP) tente de sauver la face en renouant les discussions avec DAZN.
L.es clubs de Ligue 1 doivent encore toucher 140M d’euros de droits TV en deux échéances d’ici à la fin de saison. D’après les informations d’RMC sport, la plateforme britannique de diffusion de contenus sportifs « menace encore de ne pas payer la totalité de sa prochaine échéance le 30 avril et serait même prête à cesser de diffuser le foot français à l’issue de cette saison« .
La médiation doit donc faire son oeuvre. Et acter une séparation douloureuse. Avec l’appui d’un médiateur, les deux entités ont renoué le dialogue. D’après RMC, « cet homme est décrit comme un médiateur compétent, franc, très au fait du dossier et qui fait l’unanimité« . Et les « échanges sont jugés moins agressifs que par le passé grâce à cette médiation« .
Sauf que DAZN ne totalise même pas 500 000 abonnés, réalise des audiences catastrophiques, a démarré en France avec des abonnements aux tarifs prohibitifs et se montre incapable de renverser la vapeur. La LFP, en proposant de produire les matchs à faibles coûts, n’a pas aidé à ce que le contenu soit de meilleure qualité puisque regarder un match de L1, comparé aux autres championnats, nous fait retomber plusieurs années en arrière niveau qualité de retransmission…
D’après les informations d’Entrevue, en interne, chez DAZN, la direction se montrait très clair jusqu’à il y a peu : « nous sommes là pour rester sur la durée« . Des mots qui peinent à convaincre les prestataires engagés…
Le « Netflix du sport » ne trouve pas sa place en France pour l’instant, à cause d’un catalogue de contenus trop léger et d’un tarif d’abonnement initialement beaucoup trop élevé. De quoi faire fuir les fans de sport. Et le grand public.
D’après RMC, « dans les discussions au sein de la médiation, DAZN tente d’obtenir une part fixe et une part variable sur la somme payée aux clubs. La part variable dépendrait du degré de respect d’engagements très précis des clubs. Le diffuseur attend aussi toujours un vrai renforcement des moyens de lutte contre le piratage« .
C’est pourtant le diffuseur, avec sa politique commerciale aberrante, qui a favorisé le piratage. Ne pas tout confondre. L’industrie de la musique a réussi à lutter contre le piratage via des plateformes comme Deezer ou Spotify, des offres attractives et un catalogue de contenus très riche. Pas en hurlant contre les « pirates ».
Dans ces conditions, DAZN prépare-t-il vraiment sa fuite ? D’un côté, DAZN juge que rien ne change et que personne ne les aide à réussir. De l’autre, la LFP estime faire son possible pour aider le diffuseur. La firme détenue par le multi-milliardaire Len Blavatnik songe donc à rompre son contrat de diffuseur plus tôt que ce que lui permet la clause de sortie (fin 2025). Dés la fin mai ? Personne ne voit pas le bout du tunnel… Et surtout pas les clubs en difficultés financières.
