Le Service national universel (SNU), projet ambitieux du président Emmanuel Macron, a été écarté du budget 2025 suite aux votes des commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ce mercredi 30 octobre. Un rejet motivé par les coûts jugés prohibitifs et des résultats décevants, pointés par la Cour des comptes.
Lancé en 2019, le SNU prévoyait d’impliquer chaque classe d’âge dans un programme de « mission d’intérêt général » et un « séjour de cohésion », avec des activités variées et des cérémonies patriotiques. Bien qu’il ait été une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, avec l’objectif de le généraliser en 2026, le SNU est aujourd’hui largement critiqué pour ses coûts estimés entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an.
La position des sénateurs : un dispositif « en panne »
Mercredi soir, le Sénat, traditionnellement modéré et généralement allié au gouvernement Barnier, a voté en commission la réduction de 100 millions d’euros alloués au SNU dans le budget 2025. Le rapporteur des crédits de la Jeunesse, le sénateur socialiste Éric Jeansannetas, a souligné que, après cinq années d’expérimentation, le SNU ne semble pas avoir rempli ses objectifs initiaux. Les sénateurs se demandent désormais si le projet de généraliser le SNU reste pertinent.
À l’Assemblée, la gauche mène l’assaut contre le « gadget présidentiel »
Du côté de l’Assemblée, la gauche a réussi à faire adopter un amendement qui réaffecte les 128 millions d’euros prévus pour le SNU au sport amateur. Jean-Claude Raux, député écologiste, a qualifié le SNU de « gadget présidentiel » coûteux et peu efficace. Le socialiste Pierrick Courbon a abondé en parlant d’une « hérésie budgétaire » qui aurait échoué à atteindre son public cible. L’adoption de cet amendement par la gauche a été facilitée par l’absence notable des députés de droite et des macronistes au moment du vote.
Le ministre des Sports et de la Jeunesse, Gil Avérous, a récemment reconnu que les ressources actuelles ne permettaient pas une généralisation du SNU en 2025. Interrogé sur Sud Radio, il a exprimé des doutes quant à sa mise en œuvre même en 2026, tout en précisant qu’une suppression définitive n’était pas encore envisagée. Cependant, il a admis qu’un réexamen du programme semblait désormais nécessaire.
Les débats reprendront en séance publique en décembre, et si les élus du Sénat confirment cette suppression, l’avenir du SNU pourrait être définitivement scellé.