Spassky est devenu le dixième champion du monde en 1969 après avoir battu un autre Soviétique, Tigran Petrossian, détenteur du titre. Cependant, il a perdu son titre en 1972 après sa célèbre confrontation contre l’Américain Bobby Fischer, un duel historique en pleine guerre froide.
Il a remporté le championnat soviétique à deux reprises (1961, 1973) et a perdu deux fois en matchs de départage (1956, 1963). Il a également été candidat au titre mondial à sept reprises (1956, 1965, 1968, 1974, 1977, 1980 et 1985).
L’agence TASS a rapporté les propos d’Andreï Filatov, président de la Fédération russe des échecs : « Une grande personnalité nous a quittés. Des générations de joueurs d’échecs ont étudié ses parties et son style. C’est une immense perte pour notre pays. »
Né en 1937 à Léningrad, aujourd’hui Saint-Pétersbourg, Spassky était un joueur talentueux et brillant. Il est devenu champion du monde en 1969 avant de disputer ce que l’on appelle « le match du siècle » en Islande contre le prodige Fischer, un affrontement emblématique du conflit géopolitique entre l’Est et l’Ouest.
Après cette défaite, Spassky s’est éloigné de la scène médiatique et s’est installé en France en 1976 après avoir épousé une Française d’origine russe, ce qui lui a permis d’obtenir la nationalité française en 1978.
Il est resté discret jusqu’en 1992, lorsqu’il a disputé un match retour non officiel contre Fischer en Yougoslavie, qu’il a également perdu.
Les dernières années de sa vie ont été marquées par des conflits familiaux mystérieux et un retour en Russie dans des circonstances troublées.
Il a subi deux accidents vasculaires cérébraux, l’un en 2006 et l’autre en 2010. Deux ans plus tard, il a disparu de son domicile en France et a fini par réapparaître à Moscou, où il est apparu sur la télévision russe, affaibli, les cheveux blancs et le visage marqué par le temps.