Les salariés de l’audiovisuel public sont mobilisés depuis hier lundi 31 mars. En cause : la volonté du gouvernement de regrouper les grandes entreprises du secteur sous une même bannière. Une réforme contestée jusque dans l’hémicycle.
Une mobilisation inédite avant l’examen du projet de loi
Radio France, France Télévisions, mais aussi France Médias Monde et l’INA : les principales entités de l’audiovisuel public sont en grève. Deux jours de mobilisation ont été annoncés par plusieurs syndicats, avec des préavis couvrant lundi 31 mars et mardi 1er avril. Objectif : faire barrage au projet de holding unique baptisée « France Médias », que souhaite mettre en place la ministre de la Culture Rachida Dati. Le texte, déposé par le sénateur centriste Laurent Lafon, prévoit de rassembler les différents groupes sous une gouvernance commune, dirigée par un seul président. Il doit être examiné ce mardi en commission à l’Assemblée nationale, en amont d’un débat prévu dans l’hémicycle le 10 avril. Un rassemblement est prévu ce jour-là à 14 heures aux abords du Palais Bourbon.
Les syndicats dénoncent une réforme précipitée et risquée
À France Télévisions, l’ensemble des syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD) s’inquiète d’une réforme aux conséquences potentiellement graves : « Ce projet de gouvernance, couplé à des baisses budgétaires, menace la qualité de nos programmes, l’indépendance éditoriale et l’emploi », avertissent-ils. Même son de cloche à Radio France, où une intersyndicale appelle à la grève ce mardi, avec un premier jour de mobilisation anticipé dès lundi par la CGT. Parallèlement à la mobilisation interne, une soirée revendicative a été organisée lundi soir à la Bourse du Travail à Paris. Les syndicats promettent de maintenir la pression tant que le projet de loi ne sera pas retiré ou profondément modifié.