L’enquête sur l’attaque terroriste de Mulhouse progresse rapidement. Ce dimanche, le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé la mise en garde à vue de quatre personnes, dont l’assaillant présumé, Brahim A., un Algérien de 37 ans en situation irrégulière, déjà connu des services de renseignement pour radicalisation. L’attaque au couteau, perpétrée samedi après-midi près du marché du canal couvert, a coûté la vie à un Portugais de 69 ans et blessé plusieurs agents municipaux.
Le suspect principal, qui aurait crié « Allah Akbar » en passant à l’acte, avait déjà été condamné pour apologie du terrorisme et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cependant, l’Algérie avait refusé son rapatriement à dix reprises, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. L’enquête, initialement ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, a été élargie ce dimanche à une association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Trois autres personnes, dont deux membres de son entourage familial et son hébergeur, ont également été placées en garde à vue. Les enquêteurs cherchent à déterminer si le terroriste présumé a bénéficié d’un soutien logistique pour préparer son attaque. L’homme, qui souffrirait de schizophrénie selon une expertise psychiatrique réalisée en 2023, est néanmoins jugé apte à être entendu par les enquêteurs.
Face à cette attaque, le président Emmanuel Macron a immédiatement dénoncé un « acte de terrorisme », tandis que le gouvernement a convoqué un conseil interministériel sur l’immigration prévu mercredi. François Bayrou et Bruno Retailleau souhaitent durcir la politique d’expulsion et mettre en place un « rapport de force » avec les pays refusant le retour de leurs ressortissants sous OQTF.
L’attaque de Mulhouse marque un nouveau coup porté par le terrorisme islamiste en France. Alors que le pays a déjà été confronté à plusieurs attentats similaires ces derniers mois, la question du suivi des individus radicalisés en situation irrégulière devient un enjeu de plus en plus pressant pour l’exécutif.