Alerte sur l’entrée du monde dans une « nouvelle ère climatique» de réchauffement

Alerte sur l’entrée du monde dans une « nouvelle ère climatique»  de réchauffement

En 2024, la température mondiale a franchi le seuil de 1,5°C de réchauffement. Deux études récentes confirment qu’il est probable que ce seuil, établi par l’« Accord de Paris », soit dépassé à long terme, car les températures actuelles s’inscrivent dans une tendance à long terme, d’après l’Agence France-Presse.

Researchers, in articles published in the journal Nature Climate Change, report that we may have entered a period lasting several decades, during which temperatures will remain at least 1.5°C higher than pre-industrial levels.

2024 marked the first year on the global calendar to surpass this threshold, with an average global temperature increase of 1.55°C compared to the levels between 1850 and 1900, according to an analysis by the World Meteorological Organization based on six major international databases.

Avant cela, une période de 12 mois consécutifs, pendant laquelle le réchauffement avait dépassé ce seuil, a été observée en juin 2024 par l’observatoire européen « Copernicus ».

La secrétaire générale de l’Organisation mondiale météorologique, Celeste Saulo, a souligné que « le fait qu’une année ait dépassé le seuil de 1,5°C ne signifie pas que les objectifs climatiques à long terme de l’Accord de Paris ont échoué, car ces objectifs s’étendent sur des décennies », reprenant le message habituel des agences climatiques.

« Alertes précoces »

L’Accord de Paris, signé en 2015, a pour objectif de limiter la hausse des températures mondiales à moins de 2°C, tout en poursuivant les efforts pour maintenir l’augmentation à 1,5°C par rapport aux niveaux avant l’industrialisation.

Cependant, ces températures correspondent à des moyennes climatiques, habituellement calculées sur une période de 20 ans, afin de tenir compte des variations d’une année à l’autre. Selon cette définition, le réchauffement actuel est d’environ 1,3°C.

Les chercheurs dans les deux études se demandent si dépasser 1,5°C en une seule année est une « alerte précoce » indiquant que le seuil à long terme a déjà été franchi. Un groupe de chercheurs allemands et autrichiens a exploré cette question en combinant des données d’observation et de modélisation.

Ils notent qu’une fois qu’un réchauffement climatique est amorcé et qu’une année dépasse certains seuils de température moyenne, la situation reste stable à ce niveau pendant environ 20 ans. Ce modèle, appliqué à la limite de 1,5°C, suggère qu’une période de 20 ans au-dessus de ce seuil a « déjà commencé, et que les impacts attendus commenceront à se manifester », à moins que des réductions ambitieuses des émissions ne soient mises en œuvre.

« Nouvelle ère »

Cependant, il est encore trop tôt pour affirmer cela, car nous sommes au début de cette période. Il pourrait être nécessaire d’attendre environ 10 ans, soit la moitié de cette période, pour confirmer que la température moyenne a bien dépassé les 1,5°C sur deux décennies.

Cette estimation rejoint celle des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui estiment qu’il existe environ 50 % de chances que la température mondiale dépasse 1,5°C en moyenne entre 2030 et 2035.

Une deuxième étude, publiée également lundi, adopte une méthodologie légèrement différente et utilise des périodes de référence distinctes, mais arrive à une conclusion similaire.

Alex Cannon, du ministère canadien de l’Environnement et du Changement climatique, a déclaré : « Si les températures restent supérieures à 1,5°C pendant plus de 18 mois consécutifs, il est presque certain que le seuil de l’Accord de Paris sera dépassé », même dans un scénario intermédiaire d’émissions de gaz à effet de serre.

Les scientifiques soulignent l’importance de limiter le réchauffement autant que possible, car chaque fraction de degré supplémentaire augmente les risques, tels que les vagues de chaleur et la disparition de la vie marine.

Ainsi, limiter le réchauffement mondial à 1,5°C, plutôt qu’à 2°C, permettrait de réduire considérablement les conséquences les plus graves, selon le GIEC.

William Ripple, professeur à l’Université de l’Oregon et non impliqué dans les études, a ajouté : « Si aucune action urgente n’est prise, les gens ne verront pas 2024 comme une exception, mais comme le début d’une nouvelle ère climatique, marquée par des risques croissants ».

Alerte sur l’entrée du monde dans une « nouvelle ère climatique»  de réchauffement-1