Silicon Valley : neuf milliardaires ont encaissé davantage que la moitié de la population

Silicon Valley : neuf milliardaires ont encaissé davantage que la moitié de la population

Dans la péninsule ultratechnologique qui s’étend de San Francisco à San José, l’innovation avance à grande vitesse, mais les inégalités semblent courir encore plus vite. Un rapport choc, publié par Joint Venture Silicon Valley, révèle une fracture sociale abyssale dans le berceau de la tech mondiale. Et cette fois, même les habituels chantres du progrès tirent la sonnette d’alarme.

Le Silicon Valley Index, baromètre de la santé économique et sociale de la région depuis près de trente ans, dévoile une réalité brutale : les neuf milliardaires les plus riches de la Silicon Valley détiennent à eux seuls quinze fois plus de liquidités que la moitié des foyers de la région. À eux seuls, ils pèsent 150 milliards de dollars. En face, 447 000 ménages doivent se contenter de 10 petits milliards.

Parmi ces neuf ultra-privilégiés, on retrouve les visages familiers du capitalisme technologique : des patrons de géants du numérique, des fondateurs visionnaires devenus figures de culte, des investisseurs aussi discrets qu’influents. En haut du panier : des noms comme Mark Zuckerberg, Laurene Powell Jobs, Larry Page, Sergey Brin, Jensen Huang, ou encore Eric Schmidt.

Le président de l’organisme à l’origine du rapport, Russell Hancock, ne cache plus son inquiétude. Il évoque des conditions propices à l’« instabilité » et à la « révolte ». Une prise de position rare dans un environnement généralement peu prompt à critiquer la main invisible du marché.

Et pour cause : la concentration de richesse dans la région n’a jamais été aussi extrême. Les 1 % les plus riches, soit environ 9 000 foyers, possèdent désormais 42 % de la richesse totale. Et les 10 % du haut de l’échelle en détiennent 71 %, une progression constante d’année en année.

Pendant ce temps, la moitié des habitants tente de survivre dans une région où le loyer moyen d’un deux-pièces dépasse les 3 000 dollars, où les files d’attente devant les banques alimentaires s’allongent, et où le rêve californien ressemble de plus en plus à un mirage.

La Silicon Valley, laboratoire du monde de demain ? Peut-être. Mais pour l’instant, elle est surtout le miroir grossissant des déséquilibres du capitalisme numérique, où une poignée d’individus concentre une richesse qui défie l’imagination, pendant qu’une large part de la population vit sous pression, parfois à deux pas des campus luxueux des géants de la tech. Une fracture aussi silencieuse que dangereuse, qui menace de transformer l’épicentre de l’innovation… en terrain de fracture sociale.

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