Yassine Belattar dénonce des propos « racistes » de Sébastien Lecornu lors du voyage présidentiel au Maroc

30 octobre, 2024 / Entrevue

Lors du déplacement d’Emmanuel Macron au Maroc, l’humoriste sulfureux Yassine Belattar et le ministre des Armées Sébastien Lecornu ont été filmés échangeant une poignée de main amicale à Rabat. Peu après, l’entourage de Lecornu a indiqué que le ministre ne connaissait pas Belattar et l’aurait pris pour un « technicien » en raison de sa tenue décontractée. Cette déclaration n’a pas manqué de faire réagir l’humoriste, qui a dénoncé des « propos racistes ».

La présence de Yassine Belattar au sein de la délégation d’Emmanuel Macron au Maroc a suscité des critiques, en particulier de la part de certains responsables politiques, du fait de ses antécédents judiciaires. Condamné en 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour des menaces de mort, Belattar est une figure clivante. Sa participation à ce voyage officiel a notamment été critiquée par Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui a jugé sa présence « irrespectueuse » pour la France et le Maroc. De son côté, Marion Maréchal a critiqué l’humoriste pour être apparu « en survêtement », qualifiant cette attitude de « honte » pour la délégation française.

Une légitimité revendiquée par l’humoriste

Dans un entretien sur BFMTV, Yassine Belattar a défendu sa place dans la délégation, se présentant comme un « artiste français et marocain » et soulignant son expérience professionnelle de plus de vingt ans. « C’est un grand jour pour les relations entre la France et le Maroc », a-t-il déclaré, évoquant la « fierté » de retourner au Maroc en compagnie du président français, à bord d’un avion portant l’inscription « République française ». L’humoriste a exprimé son émotion quant à cette occasion, rappelant que son père avait émigré en France depuis le Maroc il y a cinquante ans, et qu’il ressentait un profond attachement aux deux nations.

Face à l’insinuation du ministre des Armées affirmant ne pas connaître Belattar, ce dernier a fermement répliqué : « Je connais Sébastien Lecornu, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises. Je trouve regrettable qu’on me considère comme un technicien uniquement à cause de ma tenue », a-t-il déclaré à BFMTV. Il a ajouté que de tels propos reflétaient des stéréotypes raciaux, qu’il juge « déplorables ».

En plus de Yassine Belattar, la délégation compte de nombreuses figures politiques et culturelles, telles que l’écrivain Bernard-Henri Lévy et le photographe François-Marie Banier, ainsi que des hommes d’affaires venus pour conclure plusieurs contrats économiques. On note aussi la présence de M’jid El Guerrab, ancien député macroniste, et de Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ainsi que d’autres proches du président.

En définitive, Yassine Belattar a réaffirmé sa légitimité à participer à ce voyage officiel, y voyant une occasion de réconcilier les histoires des deux pays qui l’ont forgé. « C’est une page magnifique de mon parcours », a-t-il conclu.