Ce mardi, sur France Inter, Yaël Braun-Pivet, ex-présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé ses inquiétudes concernant l’intention déclarée par certains dirigeants du Nouveau Front Populaire (NFP) d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour gouverner. « Quand j’entends certains des dirigeants [NFP] dire qu’ils vont gouverner à coups de 49.3 ou à coups de décrets, je suis extrêmement inquiète de cette vision de la démocratie à géométrie variable », a-t-elle déclaré.
Cette sortie médiatique a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux, en grande partie à cause de l’utilisation répétée du 49.3 par le groupe parlementaire Ensemble, auquel Braun-Pivet était liée. Depuis 2022, le gouvernement a eu recours à cet article à 23 reprises, un record pour une période si courte. Ce mécanisme permet de faire passer des lois sans vote parlementaire, ce qui a notamment été utilisé pour la controversée réforme des retraites.
François Ruffin, député de la Somme, a critiqué les propos de Braun-Pivet sur X (anciennement Twitter), les qualifiant de « tartufferie » : « 20 fois, le 49.3 sous Élisabeth Borne, en 18 mois. Une réforme des retraites sans vote à l’Assemblée. Record de sanctions contre les députés. Ils devraient se faire tout petits, faire preuve d’humilité mais continuent à donner des leçons. »
L’article 49.3 a souvent été un point de tension politique en France. Bien qu’il soit un outil constitutionnel légitime, son usage fréquent par les derniers gouvernement macronistes, a été perçu par beaucoup comme un moyen de contourner le débat parlementaire et d’imposer des réformes controversées sans consensus. Les critiques soulignent que cet usage intensif du 49.3 a contribué à une érosion de la confiance publique dans le processus législatif.
En dénonçant l’éventuel recours au 49.3 par le NFP, Braun-Pivet met en lumière la problématique de l’usage de cet outil dans la démocratie française. Ses propos révèlent une certaine ironie, étant donné son rôle dans un gouvernement qui a largement employé cette procédure. Cette double approche souligne les contradictions et les défis actuels dans la vie politique française, où le recours au 49.3 reste un sujet de débat intense.