Alors que le débat sur l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives refait surface, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa réserve quant à l’urgence de cette réforme.
Si elle reconnaît que la question mérite d’être posée, elle doute cependant de la priorité qu’elle devrait avoir dans le contexte politique et international actuel. « Sur le fond, je pense qu’effectivement les députés devraient être élus à la proportionnelle, et je suis plutôt pour une dose de proportionnelle, et non pas une proportionnelle intégrale », a-t-elle déclaré sur France 3, lors de l’émission Dimanche en politique.
Le débat a été relancé par François Bayrou, fervent défenseur de la réforme depuis des années, qui a récemment affirmé sa volonté d’avancer sur ce dossier. Le patron du Modem, allié d’Emmanuel Macron, plaide pour une introduction partielle de la proportionnelle, qui permettrait une meilleure représentation des différentes sensibilités politiques à l’Assemblée nationale. Toutefois, aucune annonce officielle du gouvernement n’a encore été faite quant à l’ouverture de ce chantier institutionnel.
Yaël Braun-Pivet estime que d’autres enjeux doivent être considérés comme prioritaires avant d’engager une réforme du mode de scrutin. Elle cite notamment les questions de défense nationale, avec la nécessité d’un réarmement face aux tensions internationales, ainsi que des problématiques plus immédiates pour les Français, comme l’accès aux soins, la simplification administrative ou encore la lutte contre le narcotrafic. Selon elle, la réforme électorale ne semble donc pas être le premier texte que le Parlement devrait examiner dans les mois à venir.
Le débat reste néanmoins ouvert, d’autant que le Rassemblement national et La France insoumise réclament eux aussi l’instauration d’une proportionnelle, tandis que Les Républicains et une partie de la majorité présidentielle restent sceptiques face au risque d’instabilité politique qu’elle pourrait engendrer.