Les États-Unis soumettent ce lundi 24 février à l’Assemblée générale de l’ONU une nouvelle résolution sur la guerre en Ukraine, appelant à une « fin rapide du conflit », sans toutefois mentionner l’intégrité territoriale du pays. Cette approche, jugée minimaliste par certains diplomates européens, marque une inflexion dans le soutien traditionnel des États-Unis à Kiev.
Le texte proposé par Washington, qui ne contient que 65 mots, a été présenté par le secrétaire d’État Marco Rubio comme « une résolution simple et historique » visant à « tracer un chemin vers la paix ». Toutefois, son contenu exact n’a pas été détaillé. Cette position américaine intervient alors que le président Donald Trump exerce une pression croissante sur Volodymyr Zelensky et engage un dialogue direct avec Moscou, suscitant des inquiétudes parmi les alliés européens.
L’Assemblée générale de l’ONU se réunira à l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine. Un autre projet de résolution, porté par l’Ukraine et les Européens, insiste sur le retrait immédiat des troupes russes et la nécessité d’intensifier les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit en 2025. Contrairement au texte américain, cette initiative reste alignée sur les précédentes résolutions de l’ONU condamnant l’agression russe.
La proposition américaine est perçue comme une rupture avec les positions précédentes de Washington, provoquant l’agacement des diplomates européens. Un expert de l’International Crisis Group a dénoncé un texte qui « ressemble à une trahison de Kiev et un coup bas contre l’UE ». De son côté, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia, a accueilli favorablement l’initiative américaine, tout en regrettant l’absence d’une référence aux « racines du conflit ».
Cette résolution sera examinée dans un contexte de tensions croissantes entre l’Ukraine et les États-Unis, où des négociations secrètes sur les minerais stratégiques ukrainiens sont en cours. Zelensky espère obtenir un accord équitable avec Washington, alors que Trump continue de tenir une ligne ambiguë face à la Russie, refusant de condamner frontalement Moscou pour l’invasion.