Votre épargne sera-t-elle réquisitionnée ? Le Gouvernement joue avec le feu !

Entrevue 1

L’État français fait face à une équation budgétaire délicate : comment financer l’augmentation des dépenses militaires dans un contexte de restrictions budgétaires et d’endettement record ? Alors qu’Emmanuel Macron appelle à porter les dépenses de défense de 2 % à 5 % du PIB, l’exécutif explore plusieurs pistes, dont une mobilisation de l’épargne privée. Avec plus de 6 000 milliards d’euros d’épargne accumulés, soit deux fois la dette publique, l’idée de solliciter ce bas de laine national refait surface.

Le gouvernement veut d’abord s’appuyer sur le volontariat, en incitant les Français à investir une partie de leur épargne dans des produits dédiés au financement de l’industrie de la défense. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, plaide pour une démarche « patriotique », via un éventuel livret d’épargne spécifique, inspiré du modèle du livret A. Mais l’idée peine à convaincre les banques, réticentes à flécher l’épargne vers un secteur aussi controversé que l’armement. De même, les investisseurs institutionnels, contraints par les normes ESG, hésitent à se positionner sur ce marché.

L’autre piste, plus coercitive, consisterait à recourir à la loi Sapin 2, qui permettrait à l’État de geler temporairement les avoirs des assurances-vie en cas de besoin de financement massif. Cette mesure, déjà utilisée en 2016 pour prévenir une crise financière, soulève de vives inquiétudes parmi les épargnants. Une option plus radicale serait le recours à un emprunt national obligatoire, comme en 1983, où les contribuables les plus aisés avaient été contraints d’investir une partie de leurs impôts dans des obligations d’État.

Ces scénarios, bien que encore hypothétiques, traduisent une volonté de l’exécutif de puiser dans l’épargne privée pour pallier les carences budgétaires. Si l’appel au patriotisme peut séduire une partie de la population, toute tentative de contrainte risque de raviver les craintes d’une ponction déguisée sur le patrimoine des Français, dans un contexte économique déjà marqué par une pression fiscale élevée.

Avatar photo

Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

Thumbnail