Vives tensions et bourrage d’urnes à l’Assemblée nationale

Entrevue 1

Vendredi matin, une réunion électrique des présidents de groupe à l’Assemblée nationale s’est déroulée dans une atmosphère tendue. Les onze présidents, réunis pour discuter de la répartition des postes clés de l’Assemblée, n’ont pas réussi à se mettre d’accord, ce qui a conduit à des échanges houleux et des accusations de trahison politique.

L’objectif était de s’entendre sur la répartition des postes en fonction d’un système de points établi par le règlement de l’institution. Cependant, après la réélection controversée de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, les tensions se sont exacerbées. Les présidents des groupes, y compris Gabriel Attal, Mathilde Panot, André Chassaigne, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, ont échangé des accusations virulentes.

André Chassaigne, du Nouveau Front populaire, a exprimé sa colère en accusant certains de ses collègues d’avoir utilisé des méthodes déloyales pour s’emparer de la présidence de l’Assemblée. Laurent Wauquiez a répliqué en comparant le comportement de Chassaigne à celui d’un “marchand de bestiaux”.

Les discussions ont également porté sur la volonté de la gauche de priver le Rassemblement National (RN) de postes clés, une mesure contestée par Marine Le Pen qui a insisté sur le respect du système de points. Sans accord, il a été décidé de passer au vote pour départager les candidats aux postes de vice-présidents.

À 15 heures, le vote a commencé pour élire six vice-présidents parmi huit candidats. Un “deal” entre macronistes et députés de droite visait à garantir l’élection de deux députés LR. Cependant, des rumeurs de bourrage d’urnes ont perturbé le scrutin. Yaël Braun-Pivet a confirmé que dix enveloppes en trop avaient été trouvées, obligeant à refaire le vote.

Finalement, les résultats ont été annoncés : Naïma Moutchou (philippiste), Clémence Guetté et Nadège Abomangoli (Insoumises), Roland Lescure (macroniste), Annie Genevard et Xavier Breton (LR) ont été élus vice-présidents. Le RN, en revanche, a été exclu des postes clés, ce qui a suscité des accusations de mépris de la démocratie de la part de ses membres.

Cette journée mouvementée souligne les profondes divisions et tensions au sein de l’Assemblée nationale, présageant une législature difficile et conflictuelle.

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