Dominique Pelicot, condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour des violences sexuelles d’une ampleur exceptionnelle, dispose jusqu’à ce lundi 30 décembre pour faire appel du verdict de la cour criminelle d’Avignon. Son avocate, Maître Béatrice Zavarro, a indiqué qu’il était encore « en réflexion » et qu’une décision serait prise au plus tard ce matin.
Après des mois de procès, Dominique Pelicot a été reconnu coupable d’avoir drogué, violé et incité plus de 50 hommes à abuser de sa compagne, Gisèle Pelicot. La cour criminelle du Vaucluse a condamné un total de 51 accusés le 19 décembre dernier, à des peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à vingt ans de réclusion criminelle. À ce jour, une quinzaine d’accusés ont déjà fait appel de leur condamnation.
Interrogée par Europe 1, Maître Zavarro a expliqué que son client rencontrait des problèmes logistiques pour communiquer depuis sa détention. « On a convenu qu’il m’appelle ce soir, tant est qu’il puisse le faire parce qu’il avait un petit souci de cabine téléphonique. Je pense que c’est ce soir ou au plus tard demain matin », a-t-elle précisé. L’avocate a aussi souligné les enjeux majeurs d’un second procès, qui se tiendrait devant une cour d’assises avec jury populaire, contrairement à la première instance.
À travers un procès devant une cour d’assises, les accusés s’exposent à un risque accru de sanctions plus sévères. Maître Zavarro a indiqué que cette nouvelle configuration pourrait permettre des questions complémentaires ou l’émergence de préventions supplémentaires, non envisagées initialement.
Gisèle Pelicot « sereine » face à l’appel
À 72 ans, Gisèle Pelicot, victime principale de cette affaire, a fait preuve de résilience tout au long de la procédure. Son avocat, Maître Stéphane Babonneau, a expliqué qu’elle « ne critiquera pas le fait d’exercer un appel », soulignant qu’il s’agissait d’un droit. « Elle aurait préféré que cette affaire se clôture avec ce procès, mais elle fera face à une nouvelle étape si besoin. Ça ne lui fait pas peur, ça ne l’a jamais fait », a-t-il ajouté.
L’affaire des viols de Mazan reste l’un des plus grands scandales judiciaires de ces dernières années. Dans ce contexte, le nouveau garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a annoncé vouloir prolonger la durée légale de garde à vue à 72 heures dans les cas de violences sexuelles aggravées. Une mesure qui, selon lui, permettra de renforcer la protection des victimes et d’approfondir les investigations techniques. La France attend désormais la décision de Dominique Pelicot, une réponse qui pourrait orienter les prochaines étapes de ce dossier hors norme. D’ici lundi minuit, tous les accusés devront avoir choisi leur voie : accepter leur condamnation ou la contester devant une nouvelle juridiction.