Le rappeur Moha La Squale condamné à 3 ans de prison ferme pour violences et séquestrations

05 juillet, 2024 / Entrevue

Le verdict est tombé pour Moha La Squale : six ans de prison, dont deux avec sursis pour le rappeur, reconnu coupable de violences conjugales et menaces de mort envers six de ses ex-compagnes.

Durant presque cinq ans, de 2017 à 2021, Mohamed Bellahmed, de son vrai nom, a infligé des violences similaires à ses victimes, a rapporté la représentante du parquet. Les jeunes femmes, initialement «amadouées», ont ensuite été soumises à des maltraitances psychologiques (insultes, propos humiliants), à des menaces de mort, et enfin à des sévices physiques : gifles, tirages de cheveux, étranglements, étouffements avec un oreiller, a détaillé la magistrate.

Lors de disputes, trois des six victimes présumées ont également été séquestrées par le prévenu, qui les a enfermées et leur a confisqué leur téléphone pour les empêcher de demander de l’aide, a-t-elle souligné. Les six femmes ont «unanimement» décrit le «double visage» de leur ex-compagnon, à la fois «doux, gentil, affectueux», mais capable de «basculer en une seconde et devenir cette autre personne, jalouse, colérique, capricieuse, impulsive, violente et paranoïaque», a rapporté la procureure.

Cette dernière a aussi requis une injonction de soins psychologiques pour le prévenu, notant une «absence totale de remise en question» de sa part : durant tout le procès, le rappeur a accusé ses victimes de mentir et s’est dit victime d’un «complot». «C’est un peu trop facile et surtout insuffisant : ce n’est pas un positionnement rassurant en termes de risque de récidive», a insisté la magistrate, espérant qu’en «quittant la salle, il pense enfin aux victimes et à ce qu’il mettra en œuvre pour éviter de nouvelles offenses à l’avenir».

Les parties civiles considèrent que ces réquisitions sont à la hauteur des sévices infligés aux jeunes femmes. «Le ministère public a bien pris en compte la gravité des faits reprochés à Mohammed Bellahmed. Les réquisitions sont lourdes mais reflètent les violences ininterrompues pendant des années et les actes de séquestration», ont réagi auprès du Figaro Mes Sarah Beaucamp et Pierre-Eugène Burghardt.