Une polémique a éclaté en France suite à un tweet de Marie Mesmeur, députée LFI d’Ille-et-Vilaine, qui a provoqué une vive réaction au sein de la classe politique et au-delà. Le 8 novembre, après des violences survenues à Amsterdam en marge d’un match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, l’élue a réagi à un message de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, qui condamnait ces agressions comme des actes antisémites.
Les incidents ont débuté le mercredi 6 novembre, lorsque des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont brûlé un drapeau palestinien et attaqué un taxi, provoquant des tensions dans les rues d’Amsterdam. Le lendemain, après le match, des groupes d’individus se sont attaqués à des supporters israéliens, les frappant violemment. Cinq personnes ont été hospitalisées après ces affrontements, qui ont pris place dans plusieurs quartiers de la ville. La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a qualifié ces actes d' »explosion d’antisémitisme » et les a fermement condamnés.
Le président israélien et plusieurs dirigeants internationaux, dont Joe Biden, ont dénoncé ces attaques comme étant de nature antisémite. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a de son côté annoncé avoir signalé à la procureure de Paris les propos de Marie Mesmeur pour « apologie de crime » en raison de son tweet controversé.
Marie Mesmeur se défend : « Ils n’ont pas été lynchés parce qu’ils étaient juifs »
Dans sa réponse à Fabien Roussel, Marie Mesmeur a affirmé que les supporters israéliens n’avaient pas été attaqués « parce qu’ils étaient juifs, mais parce qu’ils étaient racistes et soutenaient un génocide ». Cette déclaration a immédiatement provoqué l’indignation de nombreux observateurs et personnalités politiques, qui l’ont accusée de relativiser les violences et de justifier un acte de lynchage.
Elle a réagi en affirmant que ses propos ne justifiaient en aucun cas la violence et qu’elle refusait de répondre à la violence par la violence. Selon elle, les agresseurs des supporters israéliens étaient responsables d’atrocités, et ces attaques étaient en réaction à des provocations antérieures de certains hooligans israéliens, comme des chants de soutien à Netanyahou et des appels à tuer des Arabes. « Il est important de ne pas écarter cette hypothèse d’emblée », a-t-elle ajouté, précisant que sa position ne faisait pas d’elle une antisémite.
Les critiques ont été nombreuses, y compris au sein de son propre camp politique. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a jugé les propos de Mesmeur comme une « caution de la violence et de l’antisémitisme » qui « desservent le combat antiraciste ». La sénatrice Laurence Rossignol a également exprimé son indignation, rappelant que de telles prises de position dangereuses pourraient conduire à « justifier le lynchage ».
De son côté, la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) a dénoncé « la justification de la violence pogromiste », tandis que l’animateur Arthur a exprimé son « dégout » face à ces propos.
Marie Mesmeur a, pour sa part, dénoncé une « campagne de harcèlement » lancée par des réseaux d’extrême droite à la suite de son tweet. Elle a affirmé qu’elle n’avait aucune leçon à recevoir de ceux qui, selon elle, salissent la lutte contre l’antisémitisme pour des raisons politiques. L’élue a insisté sur son engagement sans faille contre toutes les formes de racisme, précisant qu’elle ne justifiait en aucune manière les violences survenues à Amsterdam.
Ce qui devait être un simple échange d’opinions sur la situation a donc pris une ampleur nationale, avec des répercussions sur la classe politique française, qui semble divisée sur la manière de traiter la question des violences antisémites et des soutiens aux diverses causes politiques en jeu.
Les événements survenus à Amsterdam, comme le débat qui a suivi en France, mettent en lumière les tensions politiques et idéologiques autour des questions liées à l’antisémitisme, au soutien à Israël et à la manière de réagir face à des violences racistes. Ce qui semblait être un affrontement sportif s’est transformé en un sujet de division politique majeure, provoquant des échanges tendus à travers tout l’éventail politique.