Alors que Jouer avec le feu, son nouveau film, s’apprête à sortir en salle le 22 janvier, Vincent Lindon s’est confié à l’AFP sur son rôle marquant et sur sa vision de l’état du monde culturel en France. Dans ce drame réalisé par Delphine et Muriel Coulin, adapté du roman Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, il incarne Pierre, un père confronté à la radicalisation d’un de ses fils vers l’extrême droite. Sa performance lui a valu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise 2024, un honneur qu’il accueille avec émotion et humilité. « C’est bouleversant, surtout venant d’un jury présidé par Isabelle Huppert, qui a fait un geste peu commun pour un compatriote », confie-t-il à l’AFP.
Une critique acerbe de l’engagement artistique
Au-delà de son rôle, Vincent Lindon ne cache pas sa déception face à ce qu’il perçoit comme un affaiblissement de l’engagement culturel. Interrogé par l’AFP, il affirme que « le monde de la culture s’est terriblement embourgeoisé et s’est incliné ». Il déplore le manque de dialogue entre intellectuels et artistes, soulignant qu’ils se contentent de travailler chacun dans leur coin sans véritable effort collectif pour s’adresser à une génération absorbée par les réseaux sociaux. « Avant, il y avait 900 artistes engagés : peintres, musiciens, écrivains… Maintenant, il n’y en a plus », regrette-t-il.
Un espoir malgré tout
Malgré son constat amer, Vincent Lindon se dit optimiste quant à l’avenir. « J’ai confiance en l’humanité. À un moment, tout le monde se passera le mot, et les choses finiront par changer », déclare-t-il à l’AFP. Il reconnaît cependant les défis posés par la transformation des modes de pensée et de communication, affirmant que la réflexion a souvent été remplacée par des réactions immédiates issues des réseaux sociaux. Son message est clair : pour Vincent Lindon, la culture a le pouvoir de redonner espoir, mais elle doit retrouver son rôle d’acteur engagé et fédérateur.